L'AS Monaco bloquée à la frontière fiscale
Une Balle dans le pied – Le football français fait barrage aux Monégasques en exigeant qu'ils installent leur siège social en France. Une controverse fiscale devenue très politique.
L'AS Monaco fait-elle partie du football français? C'est un peu la question à laquelle il faut répondre depuis qu'elle a été remise d'actualité avec l'adoption, en mars dernier par la Ligue du football professionnel, d'une mesure obligeant tout club professionnel à établir son siège social en France avant le 1er juin 2014 – privant ainsi la formation monégasque des avantages fiscaux et sociaux qui permettent notamment aux joueurs étrangers ne pas payer d'impôt sur le revenu.
LA DERNIÈRE CROISADE (EN DATE)
Ce n'est pas la première fois qu'une fronde anti-monégasque agite le football français: il y a dix ans, Christophe Bouchet et Jean-Michel Aulas [1], présidents de l'OM et de l'OL, partaient en croisade contre les avantages princiers de l'ASM, au moment où le club revenait en haut du classement et s'offrait en 2003/04 une épopée européenne de nature à exacerber les jalousies, enregistrant de 2003 à 2005 une deuxième et deux troisièmes places. Par la suite, le club n'a plus fait mieux qu'une 8e place. La manne princière s'est tarie et les privilèges locaux n'ont rien pu contre un déclin qui a même conduit le club en Ligue 2 au terme de la saison 2010/11. Les partisans de l'alignement fiscal seraient aujourd'hui plus légitimes s'ils avaient monté leur dossier plus tôt et plus progressivement, au lieu de surgir précisément au moment où Monaco fait son retour en Ligue 1... appuyé sur la puissance financière de son propriétaire russe Dmitri Rybolovlev (lire "Monaco, les nouveaux princes du foot business").
(...)
Lire l'article :