Le foot étranger n'a pas d'avenir : <br>la Suisse
SUISSE [pèzemaker] n.f. Pays hébergeant le siège du forum économique de Davos, les caisses de la FIFA et la penderie de Johnny Hallyday, la Suisse a tout d’un garde-meuble.
SUISSE [pèzemaker] n.f. Pays hébergeant le siège du forum économique de Davos, les caisses de la FIFA et la penderie de Johnny Hallyday, la Suisse a tout d’un garde-meuble. Si on ajoute que les performances de la sélection font le lit de toutes les critiques, on comprend enfin pourquoi on a plus de plaisir à faire ses courses à Conforama qu’à aller au stade de Zurich.
Assemblage de banques inhumaines et de vaches maigres, la Confédération helvétique est donc comme un ouvrage de Jean Ziegler, avec une préface d’Amélie Nothomb sur l’anorexie: une sorte de La Suisse, l’or, et les morts de faim. Certes, Amélie Nothomb a grandi à Bruxelles, mais pour une fois qu’une rencontre entre la Suisse et la Belgique donne quelque chose d’intéressant, on ne va pas se priver.
Pointant actuellement autour de la 10e place du classement Fifa, la Suisse améliore étonnamment sa performance de 1998 – la pire de son histoire: classée au 83e rang, elle se situe alors largement derrière l’Égypte. Sa difficulté à maîtriser les caractères primitifs (Alexander Frei, Benjamin Huggel) explique sans doute son retard sur le pays qui a inventé les hiéroglyphes.
Si aucun international n’évolue actuellement en France, de nombreux Suisses ont joué dans des clubs de l’élite française (Patrick Müller, Stéphane Grichting, Alexander Frei) ainsi qu’au FC Metz (Daniel Gygax).
En accord avec leurs prestations sportives, les noms des clubs suisses prêtent à rire. Citons le Neuchâtel Xamax, surnommé "Xanax" par ses supporters – qui en prennent également plusieurs à chaque match ; les "Grasshoppers" de Zurich (surnom qu’ils partagent avec leur équipe de cricket) ; ou les Young Boys de Berne, qu’on verrait bien dans une chanson des Village People, mais avec un motard au biocarburant et cinq policiers.
La Suisse aime à rappeler qu’elle eut des artistes avant Patrick Juvet et Stephan Eicher. En particulier l’écrivain Jean-Jacques Rousseau, qui eut cette phrase étonnante: "Tout est bien sortant des mains de la nature, à part quand même les ouistitis." (L’Émile franc, postface de Lucien Jeunesse) Cette remarque peut surprendre de la part d’un homme qui a exalté toute sa vie les valeurs sauvages. Il faut toutefois savoir que le singe est voisin de l’homme, d’où les désagréments quand on habite un appartement à Genève.
À la lumière de la plupart de ces réflexions, on peut donc raisonnablement penser que le foot suisse n’a aucun avenir.