Leko des savates
Matchbox : Marseille-Monaco, 0-0. On pensait ne jamais s'ennuyer avec Marseille, c'était sans compter sur les pouvoirs magiques de Ricardo.
Auteur : Thibault Lécuyer et Salif T. Sacha
le 22 Sept 2008
Buts : dtc.
La nalyse
Joué sur un rythme déjà hivernal, cet OM-Monaco n'a pas – selon l'expression consacrée – constitué la meilleure des publicités possibles pour la Ligue 1. Et si l'ASM est neuvième, à deux points du podium, elle le doit peut-être à un retour aux valeurs fondamentales qui ont permis à Ricardo d'emporter haut la main la Spirale de l'ennui en 2007. Les Marseillais sont bien embêtés: au terme d'une attaque-défense digne des cours de récré, ils empochent le même total au challenge de l'offensive que leurs bétonneurs d'adversaires d'un soir.
Marseille cherchait pourtant à faire preuve d'imagination. Les joueurs de Gerets savent aujourd'hui très bien gérer les montées des latéraux, mais Monaco ayant fait le choix de l'embouteillage dans l'axe, étouffant Ziani et repoussant Cheyrou, les rushes de Taiwo et Bonnart furent les seules armes offensives des Phocéens. Les Asémistes n'avaient plus qu'à attendre les centres et les dégager tranquillement de la tête, Koné ayant probablement grandi de trois ou quatre centimètres à force de regarder les ballons passer au dessus de sa tête. Il n'y a que sur les coups de pieds arrêtés que les deux défenseurs centraux ont pu montrer les dents.
Agacés, ne réussissant pas à emballer le match face à des Monégasques qui perdaient trop vite le ballon pour proposer du jeu, les Marseillais ont fini par paniquer et proposer des offensives beaucoup trop désordonnés pour espérer déstabiliser leurs adversaires. Les joueurs de la principauté ont cherché – du bout des crampons – un hold-up qui n'est jamais venu, et sauf en de rares périodes (principalement les fins de mi-temps), les Marseillais n'ont pas semblé avoir le jus nécessaire pour obtenir une victoire qu'ils espéraient glaner sans se forcer
Le joueur à suivre : Ruffier
On a d'abord cru que Liverpool avait oublié de ramener Reina en repartant mercredi dernier. Placé à merveille, capable de sortir ses gogo-gadgeto-phalanges pour repousser les ballons sur ses poteaux, il a fini d'écœurer des attaquants déjà pas très en verve. S'il avait joué en face, tout le monde réclamerait sa titularisation instantanée en bleu à la place de cette tanche de Mandanda.
Les gars en vrac
Plein d'autorité, rapide, quasi irréprochable, Marcello Zubaresi a fait taire tous ses tracteurs. Il a formé avec Hilton une ébauche de charnière qui pourrait bien faire peur un jour si les petits cochons ne la mangent pas.
Zinédine Cheyrou a joué trop bas, avec trop peu de solutions devant lui pour faire autre chose que lancer les latéraux dans l'espace. Koné est un sacré galérien, courrant dans le moindre espace, mais face à une équipe qui joue si bas et qui ne laisse pas de profondeur à son adversaire, il est possible qu'il ne serve à rien. Niang a été très bon, comme publicité ambulante pour le retour de Cissé.
Le carré Simic-Nkoulou-Leko-Gosso a joué la technique de la pyramide défensive, obligeant les vagues adverses à s'écarter vers les côtés. Le remplacement de Gosso par Diego Perez fait monter la proportion de poètes sur la pelouse.
Meriem n'a que rarement réussi à jouer vers l'avant: difficile de lancer Park ou Nimani dans ces conditions. Le Coréen devra être capable de meilleurs choix pour justifier durablement sa bonne réputation. Les conditions de sa première sortie devant les caméras n'étaient cependant pas idéales.
Les observations en vrac
• Si la licence à points était en vigueur, combien de Monégasques auraient fini le match sans se faire retirer la leur?
• Ricardo, c'est l'homme qui hurlait "Pooool!" à l'oreille des joueurs de Monaco dès qu'un attaquant touchait le ballon.
• Si Lorik Cana était un peu moins douillet et savait hisser son niveau d'engagement physique, il pourrait jouer à Monaco. Même qu'on l'appellerait Leko.
• Si Jean-Michel Aulas convoque un huissier pour quelques gouttes qui tombent, qui va t-il inviter pour faire constater la pluie de coups qui s'abat à Gerland lors de la visite de Monaco?
• Des rumeurs émanant de l'entourage proche du joueur confirment que Meriem était venu au Vélodrome pour y jouer au football, lui. C'était en 2003/04.
• Alors, ça plaît toujours autant ces matches ultra engagés de Premier League?
• Eric Gerets a tellement tardé à faire rentrer Djibril Cissé qu'on ne l'a pas vu sur le terrain.
• Si l'ASM convertissait tous les miles accumulés pour recruter leurs joueurs, ils pourraient certainement se payer Robinho.
• La coiffure de porc-épic de Niang, c'était en hommage à la tactique de l'adversaire?
La minute pathologique de Christophe Dugarry
"M'Bami est sanctionné après son mauvais match face à Liverpool et sa grossière erreur".
Attention, trop lire L'Équipe, trop écouter des talk-shows remplis de raccourcis faciles peut entraîner des commentaires graves. Des mauvais matches comme celui de M'Bami contre Liverpool, Gerets doit en redemander toutes les semaines. Des erreurs au milieu de terrain qui ont une chance sur cent d'atterrir dans la lucarne de Mandanda, il s'en passe vingt par match, et si le remplacement de M'Bami par Valbuena n'est pas une réorganisation tactique plutôt qu'une punition, vu la différence de densité au milieu entre Liverpool et Monaco, on veut bien aller à Lourdes à vélo avec Courbis et Nicollin sur le porte-bagages.
Le titre auquel vous avez échappé
Ricardo co-chiant