Les Chevaliers lyonnais du Zodiaque
Les chevaliers lyonnais sont devant un défi incommensurable: traverser les douze dernières journées du championnat de Ligue 1 et affronter le Grand Pope du Complot, qui veut les faire terminer deuxièmes afin que le PSG emporte le titre.
"Les chevaliers du zodiaque" est un manga des années 80 qui rend nostalgique la génération Club Dorothée. Dans son arc narratif le plus épique, on voit les héros (les Chevaliers de bronze) affronter les douze Chevaliers d’or un par un dans leurs maisons et atteindre le palais du Grand Pope afin de sauver Athéna, qui a reçu une flèche d’or en plein cœur. Adaptons cette série au parcours de l’Olympique Lyonnais…
Épisode 1
1re maison: Lille-OL, le Bélier
Florent Balmont montre d'abord les dents en faisant signe qu'on ne passera pas, mais en fait il déconnait et finalement c'est opération portes ouvertes et on se refait une santé à la différence de buts.
2e maison: Montpellier-OL, le Taureau
La maison du gros sympa fair-play. Les Montpelliérains monopolisent le ballon au milieu de terrain et se font des séquences de passes incroyables auxquelles on comprend rien du tout, mais ils restent dans le rond central. On marque le but du 1-0 sur un malentendu à la 92e.
3e maison: OM-OL, les Gémeaux
Dans un stade psychédélique, Lacazette et Fékir sont complètement hypnotisés par un faux Mandanda qui s'échauffe sur le bord du terrain et ne voient pas le vrai but. Alors que Ferri envoie un missile en orbite qui, par miracle, assomme le Grand Pope du Complot à Paris, l'attaquant aveugle Njie surprend tout le monde en attrapant la lucarne. Victoire 1-0.
4e maison: OL-Nice, le Cancer
Claude Puel est l'incarnation du Mal, il invoque les forces de l'enfer pour essayer de nous rouler dans la farine et nous soutirer sept millions. Sa maison est pavée des visages déformés par la terreur de Kader Keita et Jean II Makoun. Bon, pas la peine de faire un dessin, lui c'est le méchant, nous les gentils, on gagne 3-0.
Épisode 2
Jean-Michel Aulas est toujours entre la vie et la mort. Le cours de bourse d'OL Groupe est prêt à s'effondrer et ça lui ferait mal à son petit coeur. L'OL doit gagner le championnat pour éviter ça. Il reste encore huit maisons à passer.
5e maison: Guingamp-OL, le Lion
Lacazette pensait y retrouver son pote Beauvue. Mais celui-ci est déchaîné et nous plante deux pions en première mi-temps. En fait, il ne pourra reprendre ses esprits que s'il réussit un petit pont du sombrero les mains dans le dos sur un adversaire. Fournier fait donc rentrer Dabo. Coaching gagnant, Beauvue se réveille et se rend compte de sa bévue. Il marque un triplé en deuxième mi-temps, mais du bon côté cette fois. Victoire 3-2.
6e maison: OL-Bastia, la Vierge
On a beau essayer de s'enfuir, on est comme un figatellu dans la paume de Dumè Bouddanetti. L'attaque bastiaise défonce littéralement notre défense, mais explique que c'est par miséricorde qu'elle se contente de nous marquer un but. Alors que nous pataugeons dans le sang versé par l'esprit de Franck Jurietti et qu'il reste un quart d'heure à jouer, Clément Grenier renaît de ses cendres et entre sur le terrain. Il commence par dribbler toute l'équipe adverse, y compris le gardien, et égalise. Vexés, les Bastiais le taclent violemment dans le rond central et lui cassent les deux jambes, puis le relèvent (fair-play) et en profitent pour lui mettre les doigts dans les yeux et des claques sur les oreilles, lui mordent la langue et lui pètent le nez. N'écoutant que son âme de guerrier, Grenier frappe quand même le coup-franc et marque de quarante-cinq mètres. Victoire 2-1, mais fin de la saison pour Grenier.
7e maison: OL-Saint-Etienne, la Balance
Adversaire absent. Victoire sur tapis vert. On en profite pour réanimer Fofana qui sort de sa cryothérapie.
8e maison: Reims-OL, le Scorpion
Malgré une domination assez nette, l'OL ne parvient pas à marquer: Agassa arrête tous les tirs lyonnais en faisant une Higuita. À la 70e, c'est le grand retour de Fofana, qui explique à tout le monde que pas de problème les gars, je suis là, je vais m'en occuper de ce guignol. Sauf qu'il n'y arrive pas plus que les autres. Mais Agassa réfléchit très fort: "Si j'étais moins fort, et bien je serais pas aussi fort, et du coup c'est lui qui serait plus fort vu que je serais moins fort. Bon sang mais c'est bien sûr, il mérite de marquer." Il attrape le trente-septième tir de Fofana et se le met dans les buts lui-même. Victoire 1-0.
Épisode 3
Alors que Jean-Michel Aulas est au plus mal, les Chevaliers lyonnais ont désormais six points d'avance sur le PSG. Le Grand Pope du Complot se demande comment cette bande de jeunes peut bien tenir tête aux joueurs stars du PSG, qui sont pourtant intrinsèquement beaucoup plus forts. Simple concours de circonstances se dit-il, de toute façon il reste les quatre plus balaises, cette fois c'est sûr, ils ne passeront pas.
9e maison: OL-Evian, le Sagittaire
Evian a déjà les deux pieds en Ligue 2 depuis longtemps, et puis ils nous trouvent sympas. Histoire de pas trop exagérer non plus, ils nous concoctent une épreuve super difficile pour tester notre volonté de finir champion: Fékir doit passer Kassim Abdallah en un contre un. Et il a seulement trois essais. Encore trois points dans la musette. Les joueurs versent une larme pour leur coéquipier disparu Clément Grenier, mais ils savent au fond d'eux-mêmes qu'il veille sur eux depuis le parking de l'hôpital.
10e maison: Caen-OL, le Capricorne
Caen, club SM, possède Excalibur, la machine à découper les genoux adverses. Njie constate que l'équipe est d'ailleurs coupée en deux: tous derrière, tous derrière, et lui devant. Clinton tente de déclencher la colère du dragon, mais il est en slip. Finalement, il opte pour l'attentat suicide pour emporter les Caennais avec lui. Match nul 1-1.
11e maison: OL-Bordeaux, le Verseau
Alors que l'ogre bordelais se dresse devant nos joueurs, Gueida Fofana s'avance et dit: "Laissez-le moi. Bernard Lacombe est comme un père pour moi, et Bordeaux est presque son club de coeur. Laissez-moi régler ça en famille." Quelle classe, ce Gueida. Dans cette bataille, c'est celui qui ralentira le plus les atomes du jeu qui vaincra. Fofana fait jeu égal avec les Girondins, qui le reconnaîtront comme héritier légitime de la technique du zéro absolu de vitesse de jeu. Match nul 0-0.
12e maison: Rennes-OL, les Poissons
Les Rennais sont des êtes vils et fourbes, qui ne connaissent que la loi du plus fort. Ils sont atteints de narcissisme et passent leur temps à admirer la beauté de Salma Hayek. C'en est trop pour Jordan Ferri, qui décide d'affronter en homme ces ignobles personnages. Les Rennais attaquent à coup de fleurs en carton rouges, noires et blanches. Jordan se défend en déclenchant une tornade de passes nébuleuses. Match nul 3-3.
* * *
Pendant ce temps, Lacazette est parvenu à rejoindre le palais du Grand Pope du Complot. Celui-ci l'attend en ricanant, la moustache luisante sous les rayons de la Lune. Frédéric Thiriez (car c'était lui) s'esclaffe:
"HA HA HA, mon complot est une totale réussite, vous voilà deuxième du championnat!"
Comment?! Est-ce bien le même Thiriez qui montrait tant de bienveillance envers les Lyonnais il y a des cela quelques années, et qui maintenant complote contre eux? Il semble tourmenté, une deuxième voix surgit de sa bouche:
"Ressaisis-toi, ne reconnais-tu donc pas l'autorité de Jean-Michel Athénaulas?”
Profitant de ce moment d'égarement schizophrénique, Lacazette lui décoche une pluie de météores qui sont en fait tous les pions qu'il a enquillés cette saison, lesquels ont permis à l'OL de finir devant le PSG à la différence de buts. Thiriez, dans son délire, avait oublié le règlement. L'OL est champion, l'action OL Groupe prend 200% en cinq minutes, tous nos héros sont en fait sains et saufs et prêts pour attaquer le mercato, et Jean-Michel Aulas sourit.