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Marcel Desailly : le meilleur de lui

Immense joueur, Desailly est entré dans la légende avec son melon sous le bras. Ses 10 plus grandioses déclarations + le Marcelbonus.

le 25 Sept 2012

 

 

Les plus jeunes s'imaginent peut-être que c'est l'époque récente qui a engendré le plus de footballeurs dotés d'ego stratosphériques, avec les nombreuses stars contemporaines, nombrilistes et prétentieuses à la hauteur du montant de leurs transferts et de leurs émoluments. Ce serait oublier un peu vite les jalons posés par Marcel Desailly, que sa candeur a poussé à lâcher, avec une belle régularité, d'innombrables moments d'autosatisfaction publique qui faisaient à l'époque (pas encore habituée, donc) écarquiller les yeux d'incrédulité. "On savait que j'étais un grand défenseur, on sait maintenant que je suis aussi un grand milieu de terrain", déclara-t-il par exemple au sortir d'un match avec le Milan AC.

 


France Football, mars 2004.

 

 

Attention, il ne faudrait pas réduire Marcel Desailly à cette melonite aiguë, pas plus qu'à son image de businessman invétéré: il a été un gigantesque défenseur, une pièce essentielle des titres de 1998 et 2000 avec les Bleus, et son palmarès mérite le plus grand respect. Le principal tort de l'intéressé est d'en avoir eu une conscience un peu trop aiguë. Patrice Évra, Samuel Eto'o, Zlatan Ibrahimovic, Cristiano Ronaldo: rencontrez votre maître.

 

 

[cliquez sur l'image pour l'agrandir]

 

 

 

 

Le Marcelbonus

« On a dit des choses fausses en disant que j'étais un individualiste! Ce qui est complètement faux. » (Infosport, août 2002)

 

« Je veux devenir mon propre patron en continuant à surfer sur mon image. » (Sportifs, octobre 2003)

 

« Je compense mon manque de volume physique par le placement sur le terrain et par l'intelligence de jeu que j'ai acquise durant toutes ces années. » (Le Monde, décembre 2003)

 

« N'oubliez pas que je suis quand même le capitaine de Chelsea. » (Le Monde, décembre 2003)

 

« Cette expérience au Qatar n'a fait que renforcer mon amour du foot. » (L'Équipe, avril 2005)

 

« Moi je suis très satisfait de la performance de Lille. » (Canal+, septembre 2006)

 

 

 

LIRE AUSSI : JEAN-MICHEL AULAS, L'ANTHOLOGIE

Réactions

  • Lucho Gonzealaise le 25/09/2012 à 15h30
    José-Mickaël
    aujourd'hui à 13h18

    Comme je pense qu'on surestime Zidane, je pense qu'effectivement Dessailly est un joueur de la même catégorie que lui. Il ne faut pas oublier que Dessailly est probablement le plus grand défenseur de l'histoire de France (avec Thuram), et que le succès de 1998 est en très grande partie celui de la défense.
    ---------------

    Et pourtant... Ce que je retiens surtout, c'est un Blanc au sommet de son art, un Leboeuf qui éteint complètement Ronaldo en finale et... Desailly se faisant expulser sur ce même match.

  • Sens de la dérision le 25/09/2012 à 15h50
    Ronaldo éteint, c'est surtout dû à un Ronaldo malade (il me semble qu'il a failli être forfait) et à une sortie sympathique de Barthez.

  • Luis Caroll le 25/09/2012 à 16h48
    Tu retiens de la CdM 98 de Desailly son expulsion en finale? Tu es complètement fou!

  • Yes, Hakan! le 25/09/2012 à 17h11
    Celle sur Allback est ma-gique. Digne du grand Chuck.

  • Jay-jay Tolosa le 25/09/2012 à 18h33
    Dessailly du même niveau que Zidane? Soit
    je ne connais pas ce Marcel avec deux s, soit
    Zinedine n'a jamais été au zoo et on juge les footballeurs
    sur leurs connaissances de la faune sauvage.

  • José-Mickaël le 25/09/2012 à 19h56
    Si c'est comme ça, tout ce que je retiens du parcours de Zidane en 1998, c'est son expulsion contre l'Arabie, na !

  • Joey Tribbiani le 25/09/2012 à 21h34
    "Oubliez Patrice Evra, personne n'arrivera jamais à la cheville du grand Marcel"
    ----------------
    Les auto-commentaires de Desailly sur lui même sont effectivement édifiants (et encore ce n'est rien par rapport à ses "analyses" de match) , mais à sa décharge il avait, lui, deux ou trois raison de se la raconter.

    Alors que Patrice Evra, j'ai beau chercher je vois pas ...

    En 2010 avec Desailly, le 2ème but mexicain par exemple on ne le prend certainement pas. Je pense même que les stadiers seraient encore en train de rechercher les morceaux de Barrera (l'ailier mexicain) sur la pelouse.

    Bref, tout ça pour dire que la comparaison Desailly-Evra n'a pas de sens dans la mesure où ils ne pratiquent tout simplement pas le même sport.

    (c'était un communiqué du Comité "Evra, dégage de l'EDF !")

  • pavlovitch le 26/09/2012 à 00h41
    Espinas
    25/09/2012 à 13h08
    ---
    Parce qu'il n'a pas joué attaquant ou milieu offensif ?

    >> Je crois que tu renverses les données du problème. Clairement, c'est parce que Desailly n'a pas le talent des joueurs cités qu'il n'a jamais joué milieu ou attaquant.
    Des grands footballeurs qui se sont épanouis à des postes reculés, j'en ai en tête quelques-uns, et ce bon Marcel n'en fait pas partie.

    ***



    José-Mickaël
    25/09/2012 à 13h18

    Comme je pense qu'on surestime Zidane, je pense qu'effectivement Dessailly est un joueur de la même catégorie que lui.

    >> C'est marrant je suis sûr que si tu faisais la même avec Carles Puyol et Andrés Iniesta, personne ne prendrait ça au sérieux. Alors que Puyol est au minimum un joueur de la même classe que Desailly, sinon plus.

    ***


    serge le disait
    25/09/2012 à 13h24

    En revanche, cette discussion m'intéresse quant à l'intelligence sociale dont tu parles. J'ai du mal à traduire ton propos. Le manque d'intelligence sociale (terme à définir) induirait il des déclarations pleines d'arrogance vs les paroles plus humbles d'un Zidane ?

    >> Oui, je n'ai peut-être pas été très clair, mais en gros c'est ça. Et rien de très scientifique dans mon post évidemment. Disons qu'être modeste (la question de la sincérité étant à mon avis un leurre) permet de tirer le meilleur de ses relations sociales. Et dans un sport collectif... ben ça joue.
    Je me demande d'ailleurs si l'échec de Desailly en tant que capitaine des Bleus pourrait être analysé dans cette perspective.

  • José-Mickaël le 26/09/2012 à 01h17
    pavlovitch
    aujourd'hui à 00h41
    >> Clairement, c'est parce que Desailly n'a pas le talent des joueurs cités qu'il n'a jamais joué milieu ou attaquant.

    Je n'adhère pas à cette façon de mesurer le talent. Parce qu'on pourrait tout aussi bien dire que Zidane (ou Maradona, ou Platini) n'avait pas le talent d'un défenseur central.

    Le football est un sport qui nécessite plusieurs types de capacités, pas seulement la technique avec le ballon. C'est un sport qui a besoin de défenseurs centraux, dont les capacités ne sont pas forcément les mêmes (impact physique, réflexes, sang froid, science du placement...) et ne sont pas données à tout le monde.

    Finalement, je préfère mesurer le talent des joueurs à leur influence sur les résultats de l'équipe, plutôt qu'à simplement leurs qualités techniques.

  • Luis Caroll le 26/09/2012 à 01h20
    pavlovitch, c'est toujours la même limite quand on compare des joueurs qui ne jouent pas au même poste mais il me semble que tu confonds talent et qualité technique.

    Et si Puyol est peut-être bien du niveau de Desailly, Iniesta me semble une bonne classe au dessus de Zidane.

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