Une intersaison particulière
Et si elle était bonne? Ayons foi dans la saison qui s'avance!
Auteur : Thibault Lécuyer
le 14 Août 2007
On se dit que c’est peut-être dû à l’exceptionnelle longueur de la coupure (53 jours entre France-Géorgie et le trophée des champions), après une saison double qui ne nous avait pas laissés respirer depuis le mois d’août 2005, mais la douce impatience qui précéda cette saison 2007/08 sembla trop exceptionnelle pour n’être due qu’à un manque, ou à la soudaine idée que ce pourrait être la fin du règne lyonnais.
Un an après la finale perdue contre l’Italie,censée nous faire rentrer dans le concert des grandes nations ayant vécu la panoplie complète des émotions du supporter, on a senti comme un frémissement, une vibration au niveau des tripes qui pourrait laisser croire que la culture foot enFrance a bougé.
Il y a d’abord eu cette médiatisation accrue. Jamais autant de matches de préparation n’avaient été télévisés, ou autant de reportages diffusés lors de cette période vierge en confrontations. On a même vu Rennes jouer un amical sur une chaîne nationale…Faut-il une preuve supplémentaire?
Ensuite, cette intersaison fut exceptionnellement vierge de tout psychodrame estival, de transfert défrayant la chronique ou de procès malodorants. Seul Lyon a fait vendre un peu de papier, grâce à Wiltord et Fred: c’est léger, et puisque ça se passe à l’OL, c’est plutôt bon signe pour une majorité des passionnés de football dans l’Hexagone.
"Bonne gestion"
Faut-il y voir une conséquence de la nouvelle maturité dont semblent faire preuve les acteurs en matière sportive? Les politiques de recrutement ont toutes semblé sages, et les transferts aussi exotiques que ridicules semblent devenir de moins en moins fréquents (à part peut-être le recrutement de Dalmat – la patate chaude de la L1 ayant atterri chez Plessis cette année). Et si l’on a constaté de nombreux mouvements chez les entraîneurs, ceux-ci furent bien plus souvent le fait des techniciens eux-mêmes que de la volonté de présidents à la gâchette facile (1).
Un peu de temps, quelques images, et une véritable volonté collective de tirer vers le foot français vers le haut semblent en tout cas une recette efficace pour susciter de l’envie. Plus que la promesse d’un plan sur cinq ans promettant une L1 superpuissante en 2012, la fameuse "bonne gestion" – prônée par tous mais jusqu’ici pratiquée sporadiquement – semble cette fois une garantie encourageante pour la suite. Pour la qualité du jeu, bien sûr, et pour cette fameuse culture du football dont les dirigeants de nos clubs ont si souvent manqué, et qui est la seule susceptible de faire progresser durablement la L1.
Tous ces indices font qu’on a rarement eu autant de raisons d’y croire. Le suspense dut-il être aidé par l'indisponibilité des ligaments lyonnais, cette saison s’annonce sous d’excellents auspices.
Et ce ne sont pas deux journées à treize et dix-neuf buts qui briseront un tel élan.
(1) Six entraîneurs ont quitté volontairement leur poste, contre deux qui ont été licenciés (Hantz, Furlan, Gillot, Houllier, Ricardo, Perrin, pour Banide et Hasek).