Foot et politique
Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!
-
blafafoire le 24/04/2024 à 20h17Dans leur groupe je pense surtout qu'il y a des mecs qui vieillissent.
Mais je ne voudrais pas me rendre coupable d'âgisme.
-
Luis Caroll le 24/04/2024 à 20h24Le numéro est amusant Manx, mais tu sais bien que c'est sur la méthode que se situe le schisme : lutter contre les discriminations en cherchant à effacer les différences de nature (le sexe, la couleur de peau etc.) ou lutter en les soulignant 4 fois au stabilo pour rappeler sans relâche à chacun qu'il est avant tout blanc, noir, roux, valide ou arrière-arrière-petit-fils de son arrière-arrière-grand-mère et que ça définit sa situation ou ses rapports sociaux.
On est un certain nombre à penser que la société peut pas fonctionner si on classe à la naissance les gens entre bourreaux et victimes et surtout que ça n'arrange rien aux discriminations. Il y en a d'autres qui pensent que si tu es pas pro-stabilo, tu ne veux pas lutter contre les discriminations.
Mais le numéro est amusant.
-
Milan de solitude le 24/04/2024 à 20h28L'intersectionnalité provoque le heurt des conceptions du monde que chaque lutte défend. Il n'y a que dans un droit désincarné que les luttes peuvent théoriquement se rejoindre.
-
Tonton Danijel le 24/04/2024 à 21h07Merci pour ces derniers échanges initiés par le post plus détaillé et bien plus clair de Classico.
Alors oui, je suis sur la ligne boultan et Easy Sider: je ne conteste pas la radicalité des mouvements décoloniaux, je trouve juste leur influence surestimée. Pour une raison propre à tout mouvement 'de gauche' et bien démontré par "La fièvre": c'est qu'à jouer de la radicalité, on finit par trouver plus radical que soi jusqu'à l'implosion du mouvement (ce qu'Easy a vécu, et que j'ai aussi vécu dans mes diverses expériences militantes). Mais ils arrivent à laisser des scories sur les réseaux sociaux, ce qui expliquent le bruit plus important de ces mouvements.
Aussi, "La fièvre" porte le débat politique non pas sur un gauche vs. droite, mais sur un individu vs. collectif, à travers notamment le débat final qui oppose le camp des "ma gueule d'abord" qui rassemble de l'extrême-droite aux décoloniaux les plus individualistes au camp des "non mais pensez aux conséquences sur la société", tout aussi disparate. Et l'universalisme qui devrait exister à gauche est finalement porté par la réplique de l'entraîneur au CFC qui dit un truc tout simple (pour ne pas dire naïf): ce qui rapproche l'ouvrier licencié du jeune discriminé (et ce à quoi il faudrait répondre), c'est le sentiment d'injustice.
-
Utaka Souley le 24/04/2024 à 22h10Mais tout le monde vieillit. C'est la seule méthode qu'on a trouvé pour vivre longtemps.
-
Utaka Souley le 24/04/2024 à 22h15L'universaliste choisit de considérer ce que les humains ont en commun plutôt que de se focaliser sur leurs différences.
Qui donc se focalise sur les différences ?
-
khwezi le 24/04/2024 à 23h02Oh ce retour. Welcome back old chap.
-
khwezi le 24/04/2024 à 23h15Bien joué Luis. Precisely my point. Si tu remontes 60 pages je crois, mais aussi 5 ou 7 tu trouveras un post qui répète encore et encore que le terme wokisme est un terme forgé par la frange la plus à droite de Steve Bannon, celle qui va de Ben Shapiro à Nick Fuentes, pour qualifier à l'origine un amalgame de revendications antiracistes ou LGBTQ+.
À ce titre et depuis, ainsi que le montre le contenu des échanges ici, sur X ou dans le monde entier, le terme woke ne désigne plus du tout les braves bourgeois blanc prenant conscience de leur White privilège et votant Obama d'un seul souffle, mais bien un groupe informe de gens et d'idées, dont on estime qu'ils poussent l'action ou la réaction à un extrémisme ridicule et ou contreproductif quand à la cause qu'ils entendent revendiquer. Pour résumer, mais je suis pas certain que je sois pertinent dans mes étiquettes.
Donc les woke sont maintenant les tenant, ou plutôt les faisant du wokisme, appellation péjorative et déshumanisante forgée par l'équivalent d'un jeune jean marie Le Pen post gegene dans les couilles au fond du djebel avec son sourire narquois pour faire enrager ces noirs et ces lesbiennes qu'ils méprise profondément.
À ce titre, il est donc parfaitement normal de s'en servir sur CNews ou à longueur de nos conversations.
Quelqu'un de rappelle du « problème de l'immigration » ? 1986 si ma mémoire est bonne. Jean Marie fut le premier. Jacques lui emboîtât le pas en 1988 je crois, et depuis l'immigration est essentiellement un probleme dans notre politique et nos médias. Les glissements de la semantique.
-
Tricky le 24/04/2024 à 23h39Absolument passionnant, et il est tard donc je resterai sobre, mais j'ai juste une question pour le clan des semi-vieillissants : une partie de ce qui est dit plus avant implique une logique de vases communicants que j'ai du mal à m'expliquer : en quoi la focalisation sur des problématiques de discrimination spécifique empêche la permanence conjointe de la conscience de classe ?
-
Roger Cénisse le 24/04/2024 à 23h52Parce que c'est compliqué d'avoir une conscience de classe et de faire corps quand on te répète à longueur de temps (quand t'es blanc) que t'as quand même de la chance parce que t'es pas discriminé alors que celui d'à côté, il souffre plus que toi parce qu'il l'est, lui (et en plus, coquinou, tu fais partie du système qui l'oppresse, t'es chez les dominants) ? Et - de même à l'autre bout - c'est également compliqué de se dire qu'on fait classe avec le mâle cis blanc du coin puisqu'il est la cause primale de tes malheurs. Alors qu'on sait très bien qu'il suffirait de pendre quelques patrons par les c******* pour mettre tout le monde d'accord.
Et de manière globale je pense que toute théorie qui dit ou qui semble dire à M. Robert Michu, français bien de chez nous, chômeur de longue durée, qui galère au jour le jour, qu'il fait partie du problème parce qu'il participe à un système raciste ou discriminant, si l'objectif est d'obtenir son adhésion, c'est fichu.