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Feuilles de match et feuilles de maîtres

Qui a dit que football et littérature étaient incompatibles ? Voici le forum où vous pourrez parler de vos lectures récentes et anciennes, liées ou non avec le ballon rond.

Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.

  • Julow le 25/05/2022 à 13h37
    Tiens, d'ailleurs, malgré mon immense culture et mon intelligence hors du commun, je ne comprends toujours pas ce que ça veut dire, en fait, "Vous êtes le sel de la terre"...

  • Franco Bas résilles le 25/05/2022 à 13h46
    Non mais faut se placer sur un plan symbolique...

    Le sel ça conserve et ça améliore. Sans excès, bien sûr

  • Julow le 25/05/2022 à 13h56
    D'accord mais alors, quoi ? "Vous êtes ce qui donne du goût à cette fade planète" et en même temps "vous êtes ce qui conserve cette, quoi, humanité" ? Et en même temps un truc qui pique et qui assèche ?
    Symbolique, symbolique... On comprend rien, oui.

  • Milan de solitude le 25/05/2022 à 14h01
    Parole biblique (je crois).
    Le sel est précieux.
    La terre, c'est le monde.
    Le sel de la terre : ce qui est le plus précieux au monde.
    Image réussie parce qu'il s'agit de deux corps minéraux. Cela donne un surcroît de rareté et de mysticisme.
    C'était compliqué ?

  • Pascal Amateur le 25/05/2022 à 14h13
    Ah, le beau jeune homme que voilà ! Ah, qu'il est beau ! Ah, qu'il a la jambe élancée, la main fine et les dents longues ! Ah, Dieu me tripote, quel émoi quand mon regard croise le tien, Passe-moi-l'Poivre-d'Abord !

  • Julow le 26/05/2022 à 19h06
    Désolé mais pas du tout.
    La terre n'est pas « minérale », je ne sais pas comment c'est en grec, mais la terre c'est le monde, et le truc dans lequel on plante, ça n'est pas la plaque tectonique : tout sauf minéral. Et le sel, ça n'est pas si précieux, en Judée. Et cette image a toujours été brouillée pour moi par le fait que le sel rend la terre stérile (Ulysse, pour simuler la folie, au début de l'Odyssée, sème du sel).

    C'est Jésus qui parle, selon Matthieu :
    « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. »

    Je trouve ça terriblement complexe, comme symbole.

  • Pascal Amateur le 26/05/2022 à 19h42
    Sur le sel chez les Hébreux :
    lien
    Avec ces gens-là, c'est forcément compliqué.
    (Dans sa traduction parue chez DDB, Chouraqui précise bien que "le sel de la terre" (Mt 5,13) représente bien le peuple d'Israël.

  • Red Tsar le 26/05/2022 à 20h56
    Est-ce que l'ambivalence et les ambiguïtés du sel dans l'Antiquité ne participent pas justement à en faire un élément qui peut incarner la vie ?
    Et notre corps n'est-il pas fait de sel ? Certaines de nos excrétions en témoignent (disons les larmes, par exemple, mais le mythe d'Aphrodite suggère une autre piste...).

    Pour la part sombre du sel, il faut aussi mentionner le sel frotté sur les plaies pour torturer ou le mythe de la dispersion du sel sur le sol de Carthage pour le rendre infertile. Le sel a séché les Numides.

    Comme dit, le sel est conservateur, purificateur et exhausteur. Et quand on appelle les jeunes mariés à ce que leur amour soit un sel l'un pour l'autre, j'ai envie de croire que la pluralité des interprétations est voulue. Mais le sel est également source de richesse : il a été l'un des premiers produits commercialisés sur de longues distances. Enfin, il me semble que dans l'Antiquité le sel était brûlé en offrande dans les temples, un peu comme de l'encens. Il serait ainsi un élément qui relie la terre, l'eau et l'air ; l'humain et le divin.

    Edit : j'ai déchargé mon message trop précocement. La base : l'article "Sal" du vénérable Daremberg et Saglio : lien
    "D'après un vieux proverbe latin, il n'y a rien de plus utile à la santé que le sel et le soleil, nihil esse utilius sale et sole"

  • syle le 28/05/2022 à 13h22
    Vous m'avez surtout donné envie d'écouter Salt of the Earth sur Beggars Banquet, mais ce n'est plus le bon fil.
    (Cela étant, dans la chanson, le sel de la terre est la classe ouvrière)

  • Pascal Amateur le 03/06/2022 à 10h31
    Puisque je retombe dessus, je ne résiste pas au plaisir de donner ici ce passage que j'adore, de Cendrars, description de Moscou donnée dans Moravagine (1926), description d'une arrivée en 1904, à la veille de la Révolution :

    « Moscou est belle comme une sainte napolitaine. Un ciel céruléen reflète, mire, biseaute les mille et mille tours, clochers, campaniles qui se dressent, s'étirent, se cabrent ou, retombant lourdement, s'évasent, se bulbent comme des stalactites polychromes dans un bouillonnement, un vermicellement de lumière. Pavées en rondes bosses, les rues sont pleines du tintamarre des cent mille fiacres qui déferlent jour et nuit ; étroites, rectilignes ou cerclées, elles s'insinuent entre les façades rouges, bleues, safranées, ocrées des maisons pour s'élargir soudainement devant un dôme d'or que des bandes de corneilles criardes fouettent comme une toupie. Tout ronfle, tout crie, l'hirsute porteur d'eau, le grand Tartare marchand de vieux habits. Les boutiques, les chapelles dégorgent sur les trottoirs. Des petites vieilles vendent des pommes de Crimée lisses comme des noix de galle. Un gendarme barbu s'appuie sur un grand sabre. On marche partout sur des bogues de châtaignes et les cupules croustillantes des petits fruits noirs du frêne. Une poussière de crottin grésille dans l'air comme des paillettes rousses dans l'eau-de-vie. Sur les places et dans un grand grincement de roues, les trams tournent autour des pyramides d'"arbouses" reluisantes qui ne sont fruits des arbousiers, mais pastèques ou melons d'eau. Un âcre relent de poisson pourri se détache aigu sur un fond mielleux de cuir fauve. Deux jours après, il neige. Tout s'efface, tout s'éteint. Tout est assourdi. Les traîneaux passent sans bruit. Il neige. Il neige de la plume et les toits sont de fumée. Les maisons se calfeutrent. Les tours, les églises s'éclipsent. Les cloches sonnent sous terre, semblent de bois. La foule s'agite toute neuve, menue, pressée, rapide. Chaque passant est un joujou à ressort. Le froid est comme un enduit résineux. Il lubrifie. Il vous emplit la bouche de térébenthine. Les poumons sont gras et l'on ressent une faim énorme. Dans chaque intérieur, les tables ploient sous le poids des victuailles ; pâtés aux choux, parfumés et dorés ; bouillons au citron, à la crème aigre ; hors-d'œuvre de toutes les formes, de tous les goûts ; poissons fumés ; viandes rôties ; gelinottes à la confiture aigre-douce ; gibiers ; fruits ; bouteilles d'alcool ; pain noir, pain de soldat et la kalatche, cette pure fleur de froment. »