La Gazette > 19e journée
Le Classement en relief • La bannette • La minute sentimentale de Fabrice Fiorèse • Le Classement en relief 2007 • Les stars de la L1 • La gestion des fins de cycles • Qui se souvient du classement de l’offensive? • L’envers du championnat
Auteur : Le Feuilleton de la Ligue 1
le 3 Jan 2008
Le Classement en relief rentre la tête dans les épaules, Nancy et Bordeaux restant à portée d'exploit de Lyon. Les gagnants de la demi-saison sont dans le gruppetto des poursuivants: Caen, Le Mans, Valenciennes et Nice laissent derrière la majorité des clubs qui ce sont regroupés dans Football avenir promotion, "le lobby des clubs premiers"...
Derrière Lorient, 8e, cinq équipes s'entassent sur la ligne des 25 points, sous laquelle s'accrochent comme ils le peuvent une série de clubs qui – de Strasbourg à Lens – ont peiné au cours des matches aller.
Le FC Metz invente la zone du relégué, une sorte de carré VIP dans lequel les Grenats sont à leur aise tandis que le FC Sochaux flotte entre deux eaux saumâtres...
Les résultats de la journée
Caen-Strasbourg : 2-0
Lorient-Metz : 2-0
Nice-Valenciennes : 1-0
Marseille-Le Mans : 1-0
Auxerre-Monaco : 1-0
Nancy-Lyon : 1-1
Toulouse-Rennes : 0-0
Sochaux-Bordeaux : 0-1
Saint-Étienne-Paris SG : 0-1
Lens-Lille : reporté
La Bannette
L’équipe qui ne réussit que ses râteaux
Paul Le Guen (L’Equipe) : "Jusque-là, on était trop timides".
L'entraîneur qui craint la rupture
Paul Le Guen (Le Parisien) : “Cela permet de ne pas se faire larguer”.
Le mini-lui
Zoumana Camara (L’Equipe) : "Il y avait un grand Landreau avec nous". Sylvain Armand?
Le coach à qui on a raconté la fin d’Harry Potter
Jean-Marc Furlan (L’Equipe) : "Pour le maintien, en termes de points et de contenu, on est bien, mais je suis quand même en colère".
Le white spirit
José Anigo (om.net) : “Dans ce vestiaire, il y a un esprit qui règne”.
La prise de conscience salutaire
Olivier Sorlin (L’Equipe) : "Avec six défaites consécutives en championnat, dix matches sans victoire toutes compétitions confondues et une vingtaine de buts pris, on manquait de confiance".
L’entraîneur qui a l’habitude de se blesser en ouvrant les huîtres
Jean-Marc Furlan (L’Equipe): "J’aurais signé pour avoir 24 points à Noël".
L’équipe prête à faire jouer ses dirigeants pour s’en sortir
Jean-Luc Ruty (L’Equipe): "J’ai simplement vu que mon président m’avait fait un appel du pied".
La technique de sioux pour ne perdre aucun point en route
Pablo Correa (L’Equipe): "Pendant la deuxième partie du championnat, l’ASNL jouera d’abord contre elle-même".
Le tour de magie
Olivier Sorlin (L’Equipe) : "On avait l’impression que l’équipe de Toulouse était comme coupée en deux".
Ce n'est plus une métaphore: accroché au micro comme à un vieux litron, Franck Dumas boit ses propres paroles.
La minute sentimentale de Fabrice Fiorèse
Fabrice Fiorèse (La Provence) : "Si le coach m'a retenu l'autre jour, cela n'a rien à voir avec un clin d'oeil. C'est d'abord une récompense pour m'être toujours accroché. J'ai faim de jouer, de prouver. J'ai travaillé six mois dans l'ombre et même si en CFA2, j'évolue dans un bon groupe, avec des jeunes talentueux, j'aspire naturellement à l'équipe pro. Oui, j'ai encore beaucoup d'ambition. Ma présence dans le groupe face au Mans est peut-être le début de quelque chose de beau. Aujourd'hui, je suis partagé. Partir dans un autre club me permettrait d'avoir l'assurance de bénéficier d'un temps de jeu satisfaisant, mais je suis prêt à rester à l'OM pour gagner une place de titulaire. Ma convocation l'autre jour le prouve: j'ai une carte à jouer. Je suis déterminé. Le club peut compter sur moi".
Surpris par un bruit, Fabrice Fiorese découvre quelqu'un à côté de lui. Ça faisait deux ans que ça n'était pas arrivé!
Le classement en relief 2007
Lyon domine logiquement le classement de l’année 2007 avec une avance confortable qui contraste étrangement avec la hiérarchie des deux demi-saisons écoulées. Quatrième au classement des matches retours 2006/07, l’OL ne dispose que de quatre points d’avance sur Nancy au classement des matches allers 2007/08. Sa domination repose autant sur son niveau de performance que sur l’irrégularité chronique de ses adversaires.
Aucun des concurrents potentiels n’aura su enchaîner deux demi-exercices réellement convaincants. Le solide Nancy de cette fin d’année pointait à une peu glorieuse dix-septième place, trois points seulement devant feu le FC Nantes, au classement du premier semestre 2007. Marseille, Toulouse et Rennes, qui étaient parvenus à faire mieux que l’OL sur la première partie de l’année, ont traversé un deuxième semestre trop chaotique, quand il ne fut pas catastrophique, pour ne pas se faire griller la politesse par Bordeaux, à la deuxième place du classement annuel, dont la septième place des matches retours 2006/07 est ce que l’on fait de plus régulier derrière Lyon, avec la troisième place du classement en cours. Notons que sans une mauvaise série impressionnante avant la trêve, c’est Rennes qui occuperait la deuxième place du classement annuel, position tenue jusqu’au début du mois de décembre.
Marseille grimpe in extremis sur la troisième marche du podium de l’année. Un podium assez peu significatif au demeurant, tant les écarts sont serrés. Bordeaux est à neuf points de Lyon, mais neuf équipes sont classées dans cet écart de points derrière Bordeaux.
La Ligue 1 affiche un ventre de moins en moins mou constitué de Monaco et Nice, qui se sont refait une santé après avoir fréquenté le bas du classement fin 2006, Nancy et Le Mans auteurs d’un très bon début de saison, Auxerre qui peine à confirmer un début d’année qui classait l'AJA sur la même ligne que Lyon, Lorient le bel inconstant, Valenciennes qui grimpe à son train dans la hiérarchie du foot français, et le Paris Saint-Germain. À égalité avec Bordeaux au mois de juin, le PSG n’a pas suivi la même trajectoire, continuant à se faire peur malgré un écart de points important avec les dernières places, tenues par Saint-Étienne (record de défaites), Lens, Lille et Sochaux, qui auront été les équipes ayant marqué le moins de points dans l’élite.
"À partir de là, je crois que tout se joue ici".
Les stars de la L1
Contrairement à l'idée établie, des stars arpentent bel et bien les terrains de Ligue 1 chaque semaine, même si ceux qui ironisaient en accueillant Zenden, Kluivert, Grosso ou Cissé, attendront que les Elmander, Nasri, Ménez, Rothen, Benzema, Ben Arfa, Niang, Koné, Govou ou Bellion évoluent dans un championnat étranger pour pleurer les partants et dénigrer les arrivants...
Se souvient-on que le même Ribéry qui enflamme la Bundesliga a joué en France en 2007? Lors du Barça-Real d’avant la trêve, on ne comptait pas moins de neuf joueurs ayant fréquenté assidûment le championnat de France sur la feuille de match: Abidal, Marquez, Yaya Touré et Ronaldinho côté Barça (avec Henry et Thuram sur le banc), Heinze et Diarra côté Real. À toutes les époques où ces joueurs évoluaient en Ligue 1, on entendait la ritournelle qui sévit aujourd’hui encore au pays des vice-champions du monde…
La gestion des fins de cycles
Onze formations arrivaient, au mois de juin, au terme d'un cycle sportif en optant pour un fort renouvellement de leurs effectifs. Avec des fortunes variables...
Les chamboulements maîtrisés
Lyon et Bordeaux ont renouvelé plus que d’ordinaire. Une fois périmées les billevesées sur les touillettes de l’un et sur la faculté à passer l’hiver de l’autre, les deux nouveaux entraîneurs surfent sur des performances solides, le retour des blessés offrant même à Perrin un groupe dans la continuité des meilleures années lyonnaises. Les clubs ont fait front dans les moments difficiles – l’adaptation délicate de Keita et la réintégration casse-tête de Micoud. Assurément la clef d’une transition réussie.
Les chamboulements assumés
Lille, Saint-Étienne et Monaco n’ont pas été surpris. Les changements profonds opérés imposent une patience dont on sait le LOSC capable. Reste à savoir combien de temps Monaco et Saint-Étienne sauront attendre. Une stratégie qui s’était avérée gagnante pour Lille jusqu’à Manchester et pour la génération Giuly jusqu’en finale de Ligue des champions. Quant aux Verts... non, rien.
Les chamboulements reniés
L’OM et le PSG prônent une stabilité contredite par les événements. À l’OM, l’animation offensive a due être repensée, tâche rendue plus difficile par les absences de Nasri. L’organisation défensive était également à rebâtir à la suite des mouvements dans l’effectif et des nombreuses blessures. Émon, a été utilisé comme fusible malgré l’ampleur du chantier, Le Guen est épargné mais il a tellement trituré son effectif sur les feuilles de match qu'on ne peut parler de stabilité. Laisser ces deux clubs travailler quelques mois sans tout remettre en question semble être la seule issue...
Les nouveaux projets tués dans l’œuf
Sochaux, qui doit vivre avec la nécessité de vendre ses meilleurs éléments et Lens qui a trop misé sur Guy Roux ont été les plus pénalisés par une intersaison mouvementée. Les Nordistes, mis devant le fait accompli, et les Doubistes, mis devant le classement, n’ont pas pu persévérer. Cette fatalité finit même par toucher Rennes l’ambitieuse, qui n’a pas su traverser une trop longue période d’insuccès après des débuts enthousiasmants. Pour ses trois-là, le plus dur reste à faire: tout recommencer…
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Qui se souvient du classement de l’offensive?
On l’avait abandonné vainqueur de la Spirale 2007 du truc inutile. Un peu plus d’un an après sa création, le classement de l’offensive n’intéresse plus personne. L'invention de Michel Hidalgo était censée favoriser le spectacle et booster la moyenne de buts de la L1. Le moins que l’on puisse dire est que la différence ne saute pas aux yeux: les clubs atteignent actuellement la moyenne de 2,16 buts par match, un chiffre équivalent à celui de la saison 2005/06 (2,13), l'ultime précédant l’apparition de ce classement. Pourtant, la saison dernière avait vu une augmentation sensible du nombre de buts (2,25 buts par match). Un effet bénéfique du concours cher à la Ligue? Un examen plus attentif montre que cette augmentation fut quasi exclusivement due à deux relégués – Troyes et Sedan – qui descendirent avec un nombre de buts exceptionnellement élevé (respectivement 39 et 46). On retrouve cependant ces deux clubs tout au fond du classement de l’offensive – dix-huitième et dix-neuvième... soit leur classement exact dans le championnat.
La Spirale obtenue l’été dernier semble donc amplement méritée, à une exception près. Doté de 20 millions d'euros, ce challenge a permis à la Ligue de transférer discrètement encore un peu plus d’argent à l’OL et à l’OM. Ou comment enfler les petits clubs (Troyes et Sedan, par exemple) sous couvert d’une opération de communication..
L’envers du championnat
Entre ici, Francis de Taddeo, avec ton terrible cortège! Avec ceux qui sont morts dans les vestiaires sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé. Entre, avec le peuple lorrain né de l'ombre et disparu avec elle…
Le fier Messin occupait une place de choix dans l’envers du championnat – au fond. Le voici, sous ta coupe, qui creuse un peu plus profond encore le sillon de sa renommée.
Ah... Francis de Taddeo vient d'apercevoir la sortie.
Comme il l’avait déjà fait avec Joël Muller en son temps, le président Molinari t’as rendu ta liberté, pour avoir si brillamment redoré les couleurs des Grenats. Va gazouiller dans les contrées ensoleillées! Mais n’oublie jamais que comme ce glorieux ancien, une place de choix t’attendra toujours au club. Ta famille sera là, bras grands ouverts, pour te recueillir chaleureusement quand tu ne croiras plus en rien.
L’avenir immédiat appartient à Yvon Pouliquen. Mais ton ombre plane sur Saint-Symphorien. C’est à ton travail qu’il rend hommage au moment de son intronisation, sûr du destin que tu as d’ores et déjà assuré aux tiens, craignant humblement le ridicule en comparaison de l’œuvre que tu as accomplie: "Le club sera certainement en Ligue 2 la saison prochaine, mais je ne suis pas là pour la préparer. Je suis là pour finir cette saison et la finir au mieux, pour ne pas passer pour des cons". Qu’on lui accorde la grâce de ne pas multiplier tes petits points.