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Fermez vos gueules en chantant

Ce week-end, les supporters ont usé du silence pour faire entendre leur voix. Les médias spécialisés et les acteurs du football y sont restés sourds… Qui a peur des ultras?

Auteur : Étienne Melvec et Jamel Attal le 10 Dec 2003

 

 

Ce week-end, on aurait légitimement pu considérer que l'événement de la dix-septième journée du championnat serait, quoi qu'il arrive sur les terrains, la mobilisation massive des associations de supporters, à l'appel de leur Coordination nationale, qui en réunit quarante-huit dans une trentaine de clubs et souhaite qu'une "large réflexion soit engagée concernant le rôle et la place des supporters dans le football français". Le communiqué souligne que "la pression des enjeux financiers a relégué les spectateurs et supporters au second plan dans les priorités des clubs et des instances dirigeantes. Les attentes des supporters sont trop souvent occultées au profit des exigences des gros financeurs du football français: actionnaires, télévisions, sponsors…" Le mot d'ordre d'une "grève" de vingt minutes à l'entame des matches a été remarquablement bien suivi aussi bien en L1 qu'en L2 et le téléspectateur lambda aura pu s'étonner de retrouver les mêmes banderoles d'un stade à l'autre: "Union des ultras pour un football populaire" et "Avec ou sans passion, appréciez la différence".


Le moins que l'on puisse dire est que la différence a été sensible lors des rencontres. Quand les latérales assurent seules l'ambiance, on entendrait voler une touche à l'Abbé-Deschamps. Cela n'a cependant pas suffi pour que cette action soit médiatisée autrement qu'à la marge de l'actu de la pelouse et du tableau d'affichage. Des mentions vagues intégrées aux résumés des matches sur Canal+, une brève et une photo dans L'Équipe, rien dans France Football (qui a un "Spécial transferts" à préparer, on ne peut pas tout faire). La palme revient à Téléfoot qui a fait croire que la banderole à Strasbourg remerciait le président Gindorf pour la soupe offerte aux supporters avant le match (Praud et Hardy préférant sonner la charge de la brigade lourde contre l'arbitrage, un sujet plus consensuel).


Effervescence

À ce niveau, ce n'est plus de la négligence, mais soit un choix délibéré de passer sous silence une initiative pourtant significative par son ampleur et son contenu, soit un embarras total devant des supporters dont on découvre qu'ils peuvent aussi articuler des revendications. Rien n'a changé depuis l'automne 2002 et l'opération "Union contre la répression", qui avait également été placée sous l'étouffoir (voir Ultras, moderne solitude et Nettoyage à sec). Il s'était alors s'agit de protester contre l'application abusive de la loi Alliot-Marie, transformant les stades en zones d'exception d'où la liberté d'expression est bannie et soumettant le jet de rouleaux de papier toilette à une répression absurde, au travers notamment de l'article 357 du règlement de la Ligue (voir Des stades plus propres et notre détournement en plein vol 357 Magnum).


Autre objet de discorde moins "politique" mais récurrent: l'usage des fumigènes, qui fait l'objet d'une prohibition accrue depuis le début de la saison, avec une pluie d'amendes très lourdes infligées par la LFP pour inciter les clubs à agir (1). Depuis quelques mois, les revendications d'une fraction importante des associations de supporters se sont étoffées, incluant la remise en cause du pouvoir des actionnaires et des diffuseurs, du mercantilisme ambiant, de l'inflation des prix des places ou des politiques sécuritaires mentionnées ci-dessus. Certains groupes ont ainsi organisé des mobilisations contre le racisme et des rencontres nationales (à Clermont-Ferrand en juillet, à Lyon en octobre). En début de saison, la programmation par Eurosport d'un match de L2 le lundi a suscité la colère des groupes de nombreux clubs, faisant écho à l'irritation des supporters de L1 contre le décalage des rencontres. L'action menée ce week-end achève de prouver que les ultras peuvent s'unir au-delà des rivalités sportives pour défendre des intérêts communs.


Figuration ou folklore, faites votre choix

Si l'esprit vient aux supporters, s'ils quittent la panoplie des gentils animateurs de stades ou s'ils sortent de leur rôle de consommateurs de produits dérivés, et même s'ils refusent de souscrire aux stéréotypes du hooliganisme, ils s'exposent au mieux au mépris, au pire à un rejet général. On est en effet frappé, à l'inverse, par la sur-médiatisation des incidents violents, qui pour être insupportables, constituent tout de même des épiphénomènes relativement aux centaines de milliers de personnes qui se rendent dans les stades (voir l'interview de Christian Authier dans le N°1 du journal).


Pourtant, ce sont parfois les supporters qui sont victimes de violence, comme à Brest où le service de sécurité (privé) du Stade Francis-Le Blé a eu recours à des méthodes pour le moins brutales (voir sur Foot National) Pour ne prendre qu'un exemple, dans la semaine ayant précédé la "manifestation silencieuse" des ultras, L'Équipe a rendu compte des procédures impliquant des membres des Winners marseillais et des Magic Fans stéphanois, et consacré un article aux rapports compliqués entre les directions du PSG et de l'OM et leurs supporters. Des sujets intéressants et légitimes, mais qui soulignent par contraste la place ridicule accordée au mouvement du week-end dernier. Encore une fois (voir la chronique bolchevique du N°2), il faut se tourner vers la presse généraliste pour être informé correctement (voir notamment l'article de Libération)…


Qui a peur des supporters ?

La tirade de Jacques Crevoisier, nouveau consultant de Canal+ (2) qui a été un des rares à s'exprimer directement sur le sujet (avant Lens-Sochaux), résume certainement le sentiment des acteurs du milieu: "Il y a des supporters qui sont des groupes constitués et qui, là, ont une démarche qui s'apparente à une démarche syndicale. Alors ils ont sûrement de bonnes raisons d'avoir fait tout ça, mais ce serait mieux si les problèmes pouvaient s'arranger et que le football soit ce qu'il doit être, c'est-à-dire une un spectacle avec un public qui participe au spectacle et qui encourage son équipe". En clair les mecs, vous avez de bonnes raisons, mais priez pour que les problèmes s'arrangent par l'opération du Saint-esprit et contentez-vous de chanter en fermant vos gueules, parce que sinon, vous emmerdez tout le monde.


On ne se lassera pas de souligner ici le décalage incroyable entre le mépris dont font l'objet les supporters, spectateurs ou téléspectateurs, et leur importance réelle dans l'économie du football. Marchandise principale du marché des audiences et de celui des droits de télévision, appelés à acheter des billets, des abonnements, des maillots, des journaux, à encourager aveuglément leur équipe, à s'identifier à la cause des actionnaires des clubs, on leur refuse pratiquement tout droit à la parole, ils n'ont aucune représentation significative dans les instances, leurs mobilisations sont délibérément ignorées par les médias, quand ceux-ci ne les stigmatisent pas allègrement… Une occultation qui témoigne paradoxalement des craintes que susciterait des formes d'opposition telles que celle qui s'ébauche aujourd'hui (en France ou en Italie ou au travers d'insubordinations comme celle des supporters de Wimbledon — 3).


On est certes encore loin d'une résistance organisée à l'instrumentalisation des supporters, ou d'un mouvement de fédération suffisamment mature pour constituer une force politique dans le monde du foot pro — notamment parce que le "mouvement ultra" est traversé de nombreuses contradictions. Mais si les supporters parvenaient à se faire progressivement reconnaître comme des acteurs à part entière, ils remettraient en cause un ordre établi qui a toutes les raisons de redouter cette intrusion. Il existe des syndicats de joueurs, d'entraîneurs, de dirigeants… Pourquoi ne pas imaginer un syndicat des spectateurs, téléspectateurs et supporters qui aurait voix au chapitre et siègerait dans les instances? En attendant, et en rêvant un peu, proposons-leur une action susceptible de faire trembler les présidents de club: le boycott des produits officiels!

 

(1) Les ultras revendiquent un usage maîtrisé et "festif" des fumigènes, en s'engageant par exemple à désigner des opérateurs responsables de la pyrotechnie. Une demande contestable dans la mesure où les risques persisteront malgré tout, sans parler des retards occasionnés (ou des buts annulés après l'irruption de Guy Roux).
(2) Ancien membre de la DTN et ancien adjoint de Gérard Houllier à Liverpool.
(3) Qui se sont opposés à la délocalisation de leur club en soutenant la création d'une nouvelle équipe sur les terres de l'ancienne.

 

Réactions

  • jacky56 le 17/12/2003 à 16h46
    Certains groupes de supps "ultras" (en tout cas celui que je connais) sont des assos "loi 1901".

    Ils sont donc publiquement "reconnus", et les membres du bureau de ces assos sont élus (trésorier, secrétaire général, président, etc..).

  • Nico.118 le 17/12/2003 à 17h09
    A Saint Etienne, c'est valable (à ma connaissance) pour les "associés supporters" qui ne sont en rien ultras (mais qui pourtant sont présent dans toute la France, font tous les déplacements...........). En revanche, j'ignore le statut officiel des groupes ultras.

    On m'a dit que (donc ça n'a aucune valeur) certains groupes ont dissout leur assoc pour éviter d'être responsable de leurs débordements. Je ne sais pas si c'est vrai. Si quelqu'un peut confirmer ou infirmer ?


    C'est étonnant que personne ne conteste les exemples que je donne... Goom ? Toi qui aime tant débattre, a tu un avis ?

  • jacky56 le 17/12/2003 à 17h21
    nico118> je pourrais te concéder une chose, c'est que tous les groupes ultras ne sont pas identiques, le kop boulogne et les magics dans de st-etienne ne sont pas les ultras de marseille ni ceux de strasbourg ou de nantes, etc, etc..

    Politiquement, ils n'ont pas les memes options (lorsqu'ils en ont), certains provoquent des débordements, d'autres JAMAIS.

    Aussi tu pourrais ptet éviter de généraliser tes avis sur les différents mouvements ultras.

    ça t'éviterait de dire des énormités.

    Tu aurais dû préciser dès le début "les énergumènes membres des x supp de st-e que je connais", et ne pas généraliser...

  • JPDarky le 17/12/2003 à 18h12
    Mon Cher FlyingMoustache,

    Comment vas-tu ? Moi je vais bien, ici il fait beau mais le fond de l'air est frais, les gens sont gentils avec moi et je mange bien.

    Non, pardon, qu'est-ce qui m'arrive ???

    Bref, reprenons, alors, je vais reprendre des bouts de ton poste, et hopla.

    "JPDarky, tes remarques sur le client/commerçant/service tombent à pic : c'est (de manière oblique) là-dessus que je fondais ma question de l'auter jour (remember ?) sur la légitimité des Ultras à peser sur la politique sportive des clubs."

    Note bien que cette imagerie commercant / client a ete utilisee ironiquement de ma part, this is provocation. J'espere que c'est bien clair, [mais sache quand meme que je suis l'ex-concubin de JMAulas, ca peut peut-etre aider a la comprehension de mes posts [ou pas]].

    ALors hop, donc, etant entendu que nous sortons du debat initial dans lequel je m'inscrivais, ie, les appels au secours pour etre entendus de nos amis Ultras, qui, tel le teenager tentant de s'extraire de l'immonde chrysalide putride de son adolescence acneique et bouffie d'inculture grotesque en tentant de se suicider, en ecoutant BlackSabbath a l'envers il y a 20 ans, Technotronic a l'endroit il y'a 10 ans et Marylin Manson par ou tu veux de nos jours; oui donc, compte-tenu que nous sommes tous deux conscients que nous sortons de cadre initial, considerons mes bichons la question brulante "Les Ultras ont ils la moindre legtimite pour pouvoir se permettre d'avoir la pretention de peser sur le club dont au sujet duquel ils ultralisent ?". [je paraphrase, mais c'est ca, on est d'accord?].

    Je crois que je suis mal place pour repondre a cette question, parceque je crois, qu'avant d'arriver a une conclusion assennee telle une verite evidente comme les experiences plutot impressionantes de notre ami lien l'ont amene, de son experience personnelle, a conclure que, et la je paraphrase pas, je cite : "ultra = delinquant notoire"; oui donc, avant de pouvoir arriver a une conclusion etayee, il faudrait entendre l'avis d'un representant ultra ...

    Sauf a tendre au proces d'intention, et donc a dire que de toute facon il ne faut meme pas commencer a discuter avec de tels individus. La c'est un parti-pris, mais alors il faut l'annoncer, et pas besoin de se masser le crane a se demander si ils ont la legitimite de pouvoir revendiquer de peser sur quoi que ce soit, puisqu'on part de presuppose quasi axiomatique que de toute facon ils ne doivent pas etre entendus [eut egard a leur nature et a leurs mefaits].

    Donc, dans cette optique interessante, qui est de s'interroger sur l'eventelle legitimite de ces gars-la, si on ecarte l'attitude de principe "niet diskutieren mit la bete immonde" on se doit, je crois, d'entendre les eventuelles revendications des gars en question quitte a leur repondre apres analyse, reflexion et pesage de pour et du contre : "dis donc p'tit gars, pour qui tu t'prends, tu veux avoir ton mot a dire alors que la semaine derniere tu as fait bruler un fumi, bastonne quelques CRS, violentes des lyonnais, ? On est pas au fin fond des 70's en Angleterre, tu degages, merci".

    Or, force et de constater, que, un passage sous silence d'un non-evenement comme celui de la 17eme journee n'est pas fait pour laisser une chance aux groupes qui tentent de se reponsabiliser et de prendre certaines choses en main de pouvoir exposer au grand jour leurs revendications [qui une fois encore, pourront tres bien etre considerees comme nulles et non avenues le cas echeant par l'ensemble des familles du football reunies dans la joie du seigneur], leurs propositions, et toutes ces sortes de choses.

    La raison a ete exposee clairement par lien [j'ai un peu joue de la fourberie pour le lui faire dire, mais il n'est pas revenu dessus] : "en tant que president de club, il semble bien plus rentable de fideliser 8000 spectateurs clients que 1000 hyper fideles, mais potentiellement incontrolables". Donc, dans ce camp la des debatteurs, on se place clairement dans une optique commercant / client. Donc, en prenant la pose de ce camp la, et dans les limites de l'action legale des Ultras [qui n'ont pas ete franchies, dans le cas de Strasbourg, [desole je ne peux parler que de ce que je vois] par l'equipe des djeunz en place, ou alors qu'on me sorte un article, mais, a ma connaissance, ce n'est pas le cas], on peut considerer que les Ultras ont la legitimite du client a se plaindre du service, et donc a "peser", tel dugarry moyen sur les defenses, sur les decisions du club, dans le perimetre de pesage autorise par la posture du client.

    Donc dans l'optique lien du supportariat moderne, on peut considerer que l'Ultra a autant de legitimite que le supporter pepsi/mergouze de tenter d'influer sur les decisions du cloube; maintenant que le supporter pespi/mergouze ne fasse pas usage de ce droit, c'est son probleme a la limite. [et ou ije sais, il y a une vie en dehors de la dichotmoie footix / ultra; mais tu m'accorderas le benefice de penser que je sous-entend "et tout le spectre des possibles en matiere de polychromie supportariale"].

    Maintenant, dans une optique plus mesuree, celle qui se situe entre lien ["ultra = delinquant notoire"] et celle que l'on prete a l'ultra ["le club m'appartient moralement car je suis son ame, en tant que mec qui est la tous les jours, qu'il pleuve ou qu'il vente, et j'ai pas attendu les bons resultats, qui du club, qui de l'equipe de France pour m'interesser au club, bordel de merde"]; voyons je reflechis, et je ne saurais te dire si les groupes Ultras ont une legitimite pour peser sur les clubs. Maintenant, je ne vois pas pourquoi ils ne tenteraient pas, libre au president de club de les ecouter ou non. Parceque in fine, le club appartient a un president, eventuellement mandate par un groupe quelconque, mais aussi quand meme de temps en temps a titre personnel; donc si le type, conscient du role de son club dans le tissu local, role qui peut etre historique dans certains cas en tant que ciment social des classes desheritees ne sachant pas quoi foutre le dimanche apres-midi, alors plutot qu'aller violer les filles de bourgeois qui vont au cricket, on refile au peuple le football, objet magique s'il en est, et on passe les debordements, parceque bon, chez ces gens la, vous savez, on ne vit pas, on prie; ou un autre role quelconque; ou idonc, si le type a titre personnel considere qu'il a envie de preter aux ultras la legitimite de pouvoir eventuellement peser sur les decisions, wachum nicht comme disait le patron de Renault pendant les annees 40.

    Beaucoup de gens crient au genie espagnol en considerant les 'socios' barcelonais, qui votent carrement pour le president, donc bon.

    Perso, je n'ai aucune idee d'une reponse valable sur le sujet. Je vais devier a donf jusqu'a la fin de ce paragraphe, dans une espece de confidence mi-pathetique mi-pitoyable. Par contre, et la je parle pas des Ultras, je parle des vieux supporters, je dois dire que quand je me laisser aller, quand j'oublie de changer ma sonde et que j'ai plus de libra de tena sur moi, je suis un peu morose sur le football. Je vais lacher le truc : il est vrai que parfois j'ai l'impression qu'on m'a pris un jouet sans rien demander, et que maintenant on voudrait faire place nette et tout, pourtant, je ne suis pas ultra, c'est juste que l'aseptisation de ce sport depuis tu-sais-quoi me debecte, je le dis franchement. J'ai une nostalgie de quand le foot etait un sport de blaireau, quand il n'y avait pas les pages transversales dans rance foutre et qu'il y avait plus de 30 secs d'image de foot par match dans tele foutre, par exemple; quand le club pires n'existait pas sur europe1;quand le samedi soir etait un moment electrique, sans musique debile de la LFP, challenge wanadoo, quand il y avait un match de lever de rideau, quand tous les matchs avaient lieu en meme temps, quand tu pouvais reserver ton vendredi soir pour te pinter avec des potes parceque le foot c'etait le samedi et c'est tout, etc etc etc etc etc. Je pense que ce type de nostalgie, meme si l'age moyen de l'ultra semble completement contrarier mon non-raisonnement; donc de nostalgie revee pour certains est a la base du conflit. Et le neo-supporter muni de la puissance de frappe de l'appui de l'approche marketting desormais preponderante dans de nombreux clubs, doit etre percu par ces gens la comme le predateur au poil tout neuf et aux dents longues qui va faire un massacre. Je suis le dernier arrive, je veux changer tout le papier peint et degage les anciens locataires par le vide. D'ou mes interminables repetitions sur "je crois qu'on devrait laisser tout le monde entrer dans le stade [en restant dans les limites de la legalite]" J'avais prevenu, je devie. Desole.

    Donc pour le re-re-dire : je ne crois pas etre bien place pour dire si les ultras ont le droit de vouloir peser sur les decisions du club qu'ils soutiennent. Si on considere les monstres assoifesz de sang et de pouvoir de lien, qui a pas de chance, c'est clair que je repondrais non; mais, si je pouvais repondre de maniere 'non reflechie', en considerant ce que je connais [tout comme lien nous a balance ses enormites sur ce qu'il connait, fair enough], c'est a dire ce que je peux voir des tentatives de prise de responsabilite de certains djeunz des UB, je pense que ce ne serait pas un scandale de faire le minimum : ecouter les revendications.

    C'est pour cela que j'ai trouve le reportage de TeleFoutre sur le match RCS/SCB relativement odieux, il aurait mieux valu ne meme pas montrer les images des banderoles, ou les maquiller; que d'utiliser un procede pareil, c'etait pathetique.

    *synthese*

    Donc, j'ai repondu a ta question dans l'optique "marchande" que je prete a lien eut egard a sa reflexion sur "8000 footix plutot que 1000 ultras"; j'ai effleure ce que je crois etre la pensee que l'on prete aux ultras volontiers et qui justifierait pour eux leur legitimite [mais il faudrait prouver que c'est leur pensee] "on est les purs, le club nous apprtient moralement"; puis j'ai repondu sur ce que je crois etre la position mediane, la mienne, ie, que je ne peux pas faire une reponse eclairee a la lumiere de la reflexion rationnelle vu que je ne connais pas l'eventuel agenda des Ultras, mais que comme ca, juste sur le feeling, a defaut de pouvoir dire s'ils ont la moindre legitimite, je crois qu'il serait raisonnable d'au moins entendre ces revendications.

    *fin synthese*

    Bon, ca c'est fait.

    "S'ils remplissent une fonction que seuls eux peuvent remplir(autre question que je soulevais),"

    Donc, je ne discute pas sur l'efeft nuisible de l'ultra qui obtient la demission d'un joueur / entraineur, la je crois que ce type de comportement depasse les ultras, il n'est pas rare d'entendre tout un stade, y compris initialement prevu pour pouvoir y pratiquer du velocipede, reclamer la demission d'un entraineur. Donc je ne sais pas si on peut attribuer ce type de nuisance aux ultras stricto sensu, etant entendu, qu'a l'instar du lien, on admet que dans les 1/4 de virage et autres zones de parquage de l'ultra, il y a une population bien plus heterogene, composee de non-ultras, comme moi, par exemple.

    Donc, voila pourquoi, je ne rentre pas dans ce debat la. J'ai peut-etre tort.

    Pour savoir si les ultras ont une fonction, une utilite, ce que tu veux, je pense qu'il suffit de s'en remettre aux faits, simplement. Et considerons les 20 premieres minutes de la 17eme journee de championnat. Je crois qu'il s'agit d'une question hautement subjective. Donc, si une personne, disons Gerard, considere que c'etait pas forcement moins bien les 20 premieres minutes que les 70 suivantes, he ben on peut dire que les ultras n'ont pas de fonction, niusage. Si une autre personne, appelons-la Jean-Pierre, considere que oui y'avait une putain de difference, et que les Ultras ne sont pas venus avec un flingue dans toutes les travees du stade pour faire taire les supporters non-ultras, alors ce Jean-Pierre considere que les Ultras, ou au moins les groupes organises de supproters assez pechus, ont pas forcement une fonction, pas forcement une utilite, mais au moins un role...

    Une fois encore, il ne s'agit pas d'une reponse rationnelle et quantifiable, mais je crois que c'est un sujet qui est assez peu pris de maniere rationnelle ici et ailleurs, d'ailleurs.

    "Ou alors, il faut trouver un secteur d'activité dans lequel on n'ait pas affaire à des produits de consommation mais où cependant la "base" a son mot à dire sur les "dirigeants" : je n'en vois qu'un, c'est les affaires de la cité, c'est à dire la vie politique, domaine où les décisions des représentants impliquant l'avenir de chacun sont soumises à l'approbation de chacun. Mais si les ultras justifient leur existence par leur nature "politique", là y'a grand danger..."

    Si par politique on se reduit au sens "partipolitique, ideologie", certes, je te l'accorde, par contre, des choses comme ce qui se passe au Barca, ou il y'a approbation par vote, et toutes ces sortes de choses sont aussi considerees comme politique, alors je trouve que c'est une idee interessante et pas forcement emplie des perills du fachisme noir ou des chars sovietiques defilant au parc des princes.

    "Question suivante, leur fonctionnement en fait-il des interlocuteurs valables ? En d'autres termes, de quel droit un président de groupe Ultra va-t-il sur le bord des terrains d'entraînement ou dans les locaux d'un club "discuter" avec les dirigeants ?"

    Ca depend, si il va en se presentant comme la voix du supporter, il n'a pas de droit, si il va en tant que president de son groupe d'ultra, je crois qu'il a le droit, parceque in fine, il n'a force personne a prendre une carte pour son groupe... donc si un gars, disons Robert, a pris la carte de ce groupe pour btenir les 50% promis par Keller sur le tarif 1/4 de virage, ce Robert serait bien mal venu d'aller dire au representant en question : "dis donc, t'es qui toi pour me representer".

    Donc il faut pas non plus partir du principe qu'un president de cllub est une buse [quoique], donc je crois que ce dernier est assez grand et mature pour decider s'il peut 'entendre' ce que le type vient lui dire, et d'agir en consequence ou pas, faut pas deconner a la fin, ou alors on ferme tous les acces aux centres d'entrainement, aux coulisses des stades, on concstruit des forteresses parceque les joueurs et les dirigeants sont trop cons pour faire la part des choses.

    Parceque bon, on va pas reprocher a l'auditeur moyen de telephoner a Europe1 pour dire : franchement muller a Lens on en a marre, il faut le virer. S'il a envie de s'exprimer qu'il le fasse, si Gervais Martel attend l'opinion des supporters pour se faire son avis, ben voila, mais j'ai un vieux doute quand meme.

    Donc je ne crois pas que l'ambition de l'ultra est de peser ainsi sur son club, mais je peux me tromper, la encore je ne parle que de mon experience personnelle. Mainenant que l'ultra ait envie de beugler "leroidec demission, seo et conteh a l'hospice", ca ne me semble pas plus reprehensible et ou deplace que de lancer "et 1, et 2 et 3 zero" a gorges deployees pour humilier de pauvres quasi tiers-mondistes a peine extrats de leur favela natale et pour certain tremblant car drogue au coca-cola, ou je sais plus quelle connerie.

    La ligne du bas est simplement que je crois, mais ca ne fait pas partie de tes questions, mais je l'ai deja dit, que je trouve suspect cette volonte de ne meme pas entendre ce que ces mecs ont a dire, avec ce silence impressionant de toutes les composantes du "spectacle" en question, medias, dirigeants, joueurs, etc etc. C'est impressionant. Y'a kekchose qui derange ? Le contratste de la couverture entre un incident cause par des ultras [et c'est normal que ce soit couvert, denonce, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas pense] et les tentatives de reposnsabilisation et les tentatives de demande d'ecoute de ces derniers est saisissant.

    Tshaw.

    JPDarky
    blika@ lien

  • TheFlyingMoustache le 17/12/2003 à 18h43
    JPD,

    moi aussi je vais bien, et ici aussi en Bretagne il fait froid, pourtant notre climat est traditionnellement plus doux qu'en Alsace, mais j'aime bien, ça donne à Noël approchant un côté presque plus "réel"...

    Bon, sinon, quand je parle de "légitimité", je l'entend plus comme légitimité "morale" que comme droit (au sens "juriste" du terme) : ce droit, les leaders d'ultras l'ont évidemment, comme tu le fais rmarquer (de la même manière que les dirigeants syndicaux, qui ne représentent pourtant qu'environ 10% des salariés, ont le droit et même le devoir de représenter l'ensemble des salariés). Je plaçais le débat sur le terrain "moral", et je n'avais pas attendu ton ironie à l'égard de Nico (ton emploi de commerçant / client, que j'avais bien perçu comme étant ironique) pour envisager le problème sous un angle marchand, certes différent du tien : je vais pas te refaire la démonstration, mais à mon avis ce sont les assos de supporters qui sont le plus dans la logique marchande qu'ils prétendent par ailleurs refuser ou dénoncer (ça ne se comprenait pas dans mon post précédent ? Je m'explique si mal que ça ?).

    C'est vrai que l'ensemble du public peut crier "Machin démission", mais ça aura toujours beaucoup moins de poids que si une assos met son poids dans la balance : c'est la différence entre une réaction immédiate, épidernique presque, et l'instauration d'un rapport de force identifié comme tel.

    Ta remarque sur les Présidents de club, à qui il revient in fine d'accepter (ou pas) ces / ses interlocuteurs , entre autres en fonction du rôle qu'il souhaite voir son club jouer dans le tissu social d'un quartier ou d'une ville est toutefois très pertinente : je n'y trouve rien à redire. C'est un aspect du problème auquel je n'avais pas du tout songé, mais qui répond en grande partie à ma question.

  • TheFlyingMoustache le 17/12/2003 à 18h44
    "qu'ils souhaitent" (dernier §)

  • Nico.118 le 17/12/2003 à 19h25
    Je ne parle que de ce que je connais. Les ultras stéphanois, je les cotoie depuis qu'ils existent. Je peux donc parler de leurs comportements.

    Comportements que j'ai pu voir ailleurs (Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice, Nîmes, Lens... oui oui Lens, Toulouse, Strasbourg, Paris). Tout ça ne m'incite pas à parler d'exception.

  • xav le 18/12/2003 à 00h36
    A Nice, on n'a _jamais_, même lorsque le club était au fin fond de la D2, dernier à la trève, et que les joueurs étaient une vaste assemblée de chèvres, été frapper, ou même impressionner ces cabrones à l'entraînement.

    Les deux tribunes ultras à Nice n'ont pas vraiment la même taille, l'une est réservée à un groupe (enfin, pas vraiment réservée, mais la taille de la tribune est la même grosso merdo que celle du groupe, alors comme y'a priorité pour les abonnements, ça aide), et l'autre, y'a plein de monde, y compris des "footix-qui-gueulent-assis" qui y vont. Jamais eu la moindre "prise en otage" que tu décris et autres. Ca se passe bien, plutôt bonne ambiance ...

    Quant à dire qu'il faut avoir une barre de fer pour être écouté, c'est à mon avis sombrer dans la douce parano.

    De même, je ne pense pas que ce soient les ultras qui poussent les entraîneurs à la démission. Encore une fois, à Nice, c'est plutôt le public des latérales et des honneurs qui réclame la tête de l'entraîneur dès le premier match nul.

  • Nico.118 le 18/12/2003 à 01h23
    C'est vrai que l'amitié des ultras stéphanois et des ultras niçois est légendaire...

  • JPDarky le 18/12/2003 à 09h23
    Mon cher FlyingMoustache,

    OK, pour ton opinion sur le placage des assoc dans le cadre marchand, meme si ca se discute; c'est vrai que conditionner le rabais de 50% sur l'abonnement 1/4 de virage a l'acquisition d'une carte de membre est clairement un placement dans une logique commerciale [que je refuse, et qui fait donc que je ne prends pas cette carte, en consequence de quoi je paye plein pot, quel con, mais qel con des fois; m'enfin si ca peut aider a financer les beaux costumes de Kombouare, je suis pas contre]; alors la ok.

    Pour la legitimite "morale"; evidemment que ca se discute, et comme beaucoup de probleme de "morale", il ne va pas etre facile d'arriver a trancher. Chacun peut se contenter d'exprimer son opinion. Perso, je ne crois pas que les assoc de supporters aient PLUS de legitimite a tenter [je dis bien tenter] d'avoir une action sur le club qu'ils supporter; mais pas non plus MOINS que le supporter "non ultra". Et donc, une fois encore, on ne peut pas reprocher a ces derniers de tenter, c'est pas leur probleme si la vaste masse du supportariat 'non ultra' ne cherche pas a donner son avis, a peser, et tout ca.

    Et donc oui, tu es tombe d'accord, a la fin, libre au president du club d'entendre ou pas ces derniers. Rien ne force un president de club tolerer ou ne pas tolerer les "Ultras", rien.

    Bref, et je finirai encore la-dessus, j'aimerais comprendre pourquoi il y a eu cette chape de plomb quasi-generalisee sur les demandes d'ecoute des groupes de supporters "ultras" de la 17eme journee. Mais ca, j'attends toujours...

    Tshaw!

    JPDarky
    blika@ lien

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