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Paris est orgiaque

Matchbox : Paris SG-Bordeaux : 1-0. Le PSG s'offre, contre plus fort que lui, l'espoir de conjurer le sort...
Auteur : José-Karl Bové-Marx (avec Vincent Ribalet) le 18 Août 2008

 

PSG-Bordeaux : 1-0
But : Hoarau (52e)


La nalyse

Le rugissement qui dévala des travées du Parc au coup de sifflet final fut un râle de soulagement exprimant à la fois la fin d’une interminable frustration et l'envie de renouer avec les victoires. Deux heures plus tôt, l’ambiance était à la prudence et au sang-froid: les interrogations suscitées par le recrutement estival, la déception d’une première défaite chez un Monaco très moyen et le souvenir des saisons dernières s’ajoutaient à de traditionnelles revendications. Auteuil exhiba toute la partie durant une banderole proclamant "Abonnements trop chers, supporters en colère". Et même si Gouffran eut droit à un traitement fiorésien, le bon peuple des tribunes semblait sur la réserve. La première mi-temps n'allait pas le rassurer.


Bordeaux Imperator
Bordeaux allait en effet poser sa grosse patte sur la rencontre, ne laissant aux Parisiens que quelques miettes issues de récupérations chanceuses. Le losange de Blanc assurait aux Girondins une maîtrise du ballon et du rythme, mais Paris bloquait les couloirs, contraignant les Bordelais à un jeu de passes plutôt stérile dans l’axe très fréquenté de la défense du PSG.

Gourcuff avait beau multiplier les raids et les décalages, rien de décisif ne se créait, hormis quelques frappes lointaines, et il fallut bien deux-trois bévues de l’arrière-garde locale pour faire passer un vrai frisson de crainte dans le stade. Malgré quelques ouvertures classieuses de Sessegnon, Paris souffrait et à la pause, le Parc faisait la moue. Le but bordelais semblait inéluctable, et son cortège de malheurs avec.


123soleil.jpg
Bien joué. Mais il ne suffit pas d’être le plus fort à 1,2,3 soleil ! pour gagner les matches.

Niou Psg !
Paris revenait pourtant plus volontaire, déterminé à enfin pousser ses actions. Et Hoarau, qui n’avait eu que quelques balles aériennes à négocier, allait enfin profiter d'une belle séquence parisienne. Après un joli renversement du jeu en jusqu’à Rothen, dont le centre était repoussé vers Chalmé, Armand se téléportait dans le dos de l’ancien Lillois pour lui piquer le ballon et l’offrir à son avant-centre en pleine surface. Premier match et premier but au Parc.

Rassuré, Paris montrait alors les dents. Fidèle à son plan de jeu – ou incapable de faire autre chose –, l’équipe de Le Guen se replia à nouveau dans son camp mais, cette fois, insistait bien plus sur ses contres. Bordeaux multipliait les frappes lointaines et les combinaisons, Paris bondissait sur toutes ses récupérations. Giuly, peu en vue en première période, recevait cette fois quelques bons ballons et, s’il n’en faisait pas toujours bon usage, se mettait le public dans la poche en consentant à quelques courses défensives éperdues saluées dans un grondement d’approbation.


Brâme psychologique
Pourtant, si Hoarau envoyait un missile du gauche au ras de la lucarne, les occasions étaient essentiellement bordelaises. Landreau ne lâchait rien, repoussait tout. Les entrées d’Obertan et Bellion n’apportaient pas grand-chose, si ce n’est l’occasion pour le Parc de huer à nouveau le nom du sortant Gouffran.

Au coup de sifflet final, donc, le Parc brama comme un million de cerfs au printemps. Faisant bien peu de cas d’un calicot affiché par Boulogne tout au long du match, qui ressemblait fort à un énoncé de sujet de bac de philo: "Notre raison n’est pas aveuglée par notre passion". À voir les faces béates des Parisiens quittant lentement le stade, il y a encore du boulot.


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L’image du jour : Laurent Blanc, à peine défrisé dans l’enfer du Parc.


Les Parigots

Si en ce début de saison, ils ne sont pas encore tous à leur meilleur niveau, les joueurs du Guen ont globalement démontré une application défensive très satisfaisante, et les quelques banderilles plantées en contre en annoncent d’autres à venir tout au long de la saison. Le 4-2-3-1 semble correspondre à leurs qualités, et la titularisation de Chantôme, plus offensif, à la place de Clément, s’est pleinement justifiée. Bref, Paris jouera bas, laissera la balle et l’adversaire, et le punira en contres (sauf si l’adversaire joue trop bien). L’équipe alignée hier semble parfaitement parée pour cette mission. Si l’Arlésienne Kezman finit par débarquer, on se demande d’ailleurs comment l’incruster dans le onze de départ.

Ceara ne s’est raté que sur un seul dribble de dégagement, ce qui est trois fois inférieur à sa moyenne, et a pour le reste bien défendu. En revanche, son couple avec Giuly demeure un work in progress. Armand a fourni, une fois n’est pas coutume, une prestation tout bonnement excellente, étouffant Gouffran quand celui-ci s’aventurait dans sa zone, relançant proprement et s’illustrant par une passe décisive déclenchée à l’issue d’un pressing malin sur Chalmé. S’il pouvait continuer comme ça toute la saison, ce serait une sacrée épine de moins dans le pied (carré) du PSG…

Chantôme a comme toujours beaucoup gambadé, et joué vers l’avant sans doute plus naturellement que ne l’aurait fait son prénonyme Clément. Placé en vrai meneur, Sessegnon a réussi ses débuts, ses prises de risques se révélant souvent appropriées. Capable en plus de porter la balle et de frapper, il apporte enfin ce lien entre le milieu et l’attaque qui manquait tant à Paris ces dernières saisons. De là à dire que le PSG tient enfin un successeur à ses grands meneurs d’antan il y a un pas que nous ne ferons pas encore, mais tout de même, un 10 africain qui réussit des ouvertures de cinquante mètres, y a comme un esprit okochesque qui rôde...
Hoarau s’est montré assez habile en pivot, prenant de nombreux ballons de la tête et contrôlant dos au but pas mal de longs dégagements de son gardien. Ce qui n’avait jamais été le fort de Pauleta...


pancrate_coridon.jpg
L’hommage discret de Fabrice Pancrate à Charles-Edouard Coridon.


Les Gigis

Le Bordeaux 2008-2009 ressemblera fort à son prédécesseur: costaud (voire rugueux) derrière, technique au milieu et remuant devant, le facteur plus étant apporté par l’incorporation de Gourcuff à la place du déclinant Micoud. Cavegoal ne sera pas toujours aussi bien pris, et le gardien adverse ne sera pas toujours aussi inspiré. Bref, on serait fort étonné de ne pas retrouver ce Bordeaux-là près du sommet à la fin de la saison.

Chalmé a bien tenu Rothen, mais a eu le grand tort d’avoir oublié un instant que celui-ci possédait en la personne d’Armand un jumeau maléfique… Diawara apporte une solution originale au problème du stoppeur dénué de jeu long (une tare très répandue dans l’Hexagone): puisqu’il ne peut pas délivrer d’ouvertures géniales, il leur apporte la balle lui-même après une montée de quarante mètres. Jurietti n’a toujours pas laissé la place à Placente, et les Bordelais ne s’en plaindront pas: toujours aussi, heu, viril, il a également rappelé que, à l’image du maître incontesté des arrières gauches un peu brutaux, M. Cyril Rool, il est aussi un joueur de ballon pas dégueulasse.

On pourrait dire de même d’Alou Diarra, que son gabarit d’intérieur NBA condamne trop souvent à être qualifié de brute sans cervelle:  toujours dans le bon rythme, il a pris une part importante dans la circulation fluide du milieu bordelais. Il y aura un topo sur Gourcuff dans la Gazette, donc on va arrêter sinon il va prendre la grosse tête. En revanche, l’autre Yoan Gou – Gouffran – n’a pas vraiment donné aux supporters parisiens de raisons de regretter sa non-venue. Il est vrai que, pour courir vite et perdre la balle, ils ont déjà Fabrice Pancrate.

Cavenaghi a vécu un de ces matches d’avant-centre dont on sort soit lessivé et déçu après avoir passé une heure et demie à chercher des balles exploitables, soit porté en triomphe pour avoir taclé au fond des filets un ballon qui traînait. On sait laquelle des deux options a prévalu…



Les gestes

• Le superbe enchaînement contrôle-frappe au ras du poteau de Gourcuff suite au coup franc de Wendel repoussé par Landreau (50e)
• La vivacité de Giuly lors d'une belle combinaison sur coup franc qui aurait pu faire mouche (64e), scotchant les tribunes du Parc, qui n’avaient plus vu de geste spontané sur coup de pied arrêté depuis des années.
• La douzaine de fulguro-poings de Landreau sur les nombreuses frappes et coups de pied arrêtés bordelais. Il se murmure que le ballon avait de gros sourcils.


giuly_cri.jpg
Oh m’sieur l’arbitre ! Y a nain, là !

Les anti-gestes

• La première faute de Jurietti dès la 5e minute. Un joli ciseau par derrière sur Sessegnon qui n’avait pourtant pas vraiment eu le temps de jouer les Maradona.
• La roulette façon Zizou totalement ratée par Gourcuff, qui se retrouve les fesses dans l’herbe.
• La passe en retrait "casse-croûte" de Chantôme pour Ceara qui s’emmêle les pinceaux dans un dribble dont il a le secret.



Les observations en vrac

• Finalement, c’est ballot, il faudra encore attendre un peu pour voir la crise pointer son groin au camp d’éloges.
• On se demandait si Makelele avait encore quarante matches par saison dans les jambes, mais à considérer le rythme auquel il prend les cartons, la question devrait rapidement être obsolète.
• Paul Le Guen dit "qu’il n’y a pas de raisons non plus de fanfaronner". C’est dommage, cela doit valoir le coup d’œil, Paul Le Guen qui fanfaronne.

Réactions

  • El mallorquin le 20/08/2008 à 12h27
    Et ne ris que l'art sonne
    Cette équipe la avait aussi Juste le meilleur passeur (Ali !) si je ne m'abuse..

    ***

    Nan, c'était Micoud (13, si mes souvenirs sont bons). Et 22 pions pour le meilleur buteur, Wiltord.

  • pavlovitch le 20/08/2008 à 13h18
    J'ajouterais que dans tous les buts marqués par Bordeaux en championnat 98-99, seuls 4 (d'après mes calculs de l'époque) avaient été inscrits sur coup de pied arrêté. Tout le reste, dans le jeu. Quel pied c'était!

  • Tetsuo Shima le 20/08/2008 à 13h25
    Finalement c'est pas Paris, c'est Bordeaux qui est orgiaque!
    Enfin... il y a 10 ans!
    On est vraiment tous pareils, supporters des grands clubs que sont Paris, Bordeaux et Marseille : on vit dans le passé et la recherche d'une gloire à jamais envolée!

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