Habitus baballe
Pour causer socio, éco, sciences-po, anthropo, histoire-géo, philo, épistémo, Adorno, filporno, Bernard Pardo...
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Flo Riant Sans Son le 09/11/2022 à 07h55Message fort intéressant Mevat (et un peu déprimant). Je me permets de rebondir sur un seul aspect de ton message.
Du haut de mes quelques accointances avec le gaming, je dirais que le problème n'est pas l'activité vidéo-ludique dans sa globalité, mais le fait qu'elle puisse être exclusive ainsi que les jeux qui sont joués.
Sur ce dernier point, je serais un peu péremptoire et je dirais que les jeux-vidéo les plus joués pour les plus jeunes sont des jeux débiles et abrutissant avec des mécaniques débiles et abrutissantes. FIFA Fut, Call of, la majorité des free-to-play doivent regrouper au doigt mouiller 90% de la consommation de JV et parfois même de minots de 4/5/6 ans.
En élargissant un peu le truc, la mode est à la "gamification". On gamifie les to-do-list, on gamifie les séances de sport, on gamifie nos itinéraires routier. Bref, il faut peut-être gamifier les cours avec des barres d'Xp à remplir, et des cosmétiques à débloquer...
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Sens de la dérision le 09/11/2022 à 08h44Il me semble qu'il y a un point sur lequel tu te trompes : le harcèlement. Le harcèlement était omniprésent il y a 30 ans (puisque c'est là où se situe mon expérience collégienne) : les pantalons baissés, les soutifs à faire sauter, les blagues constantes sur les personnes un peu plus petites, un peu plus grosses, un peu plus grandes, un peu moins riches, un peu trop colorées... Mais plus le harcèlement baisse, plus ce qui reste devient insupportable (à moduler cependant, me disait un prof de mes connaissances, avec le fait que le harcèlement aujourd'hui envahit la maison, auparavant parfois un espace refuge, grâce aux nouvelles technologies).
Pour le reste, je suis en plein dans la lecture de La fabrique du crétin digital de Michel Desmurget qui montre assez clairement et référénces biblio à l'appui que l'invasion des écrans transforme le monde... mais pas dans le bon sens : perte d'attention, diminution des échanges familiaux, répercussions cognitives importantes, atteinte du sommeil... Pour l'auteur, le débat entre "le jeu rend con et le jeu développe des aptitudes" est tranché en faveur de la première hypothèse (le jeu ne développe que des aptitudes... de jeu. Si tu joues à Mario, tes seules aptitudes c'est d'être bon à Mario).
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Pascal Amateur le 09/11/2022 à 09h08J'ajoute un aspect que je n'avais jamais envisagé, et qui m'a été signalé hier par une formatrice petite enfance : l'usage omniprésent des écrans chez les tout-petits, donc l'usage du "glisser" et du simple "cliquer" sur l'écran, empêche toute musculation ordinaire de la main, donc l'usage à venir de l'écriture classique et des manipulations les plus basiques. Après un bon sang mais c'est bien sûr, j'ai réalisé à quel point l'être humain se ramollit dans ces nouvelles technologies.
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dugamaniac le 09/11/2022 à 09h23La lecture ou consultation d'un livre n'est pas plus dynamique mecaniquement, et je ne parle pas de la télé qui a biberonné nos générations et devant laquelle on est totalement passif.
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Pascal Amateur le 09/11/2022 à 09h32(Je parlais du tout-petit, donc avant 3 ans.)
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Sens de la dérision le 09/11/2022 à 09h45La différence tiendrait pas mal au temps que tu passes.
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Trois heures d'écran par jour en fin de primaire, cinq heures au début de collège, sept heures chez les ados... Les ados que nous étions passaient largement moins de sept heures devant la télé. Idem pour la lecture : lire 7h d'affilée semble inimaginable et force même à faire autre chose.
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dugamaniac le 09/11/2022 à 10h15Mais il y a des chiffres d'évolution dans le temps.
Parce que lorsque j'y réfléchis, on faisait quoi les enfants des années 1980 -1990 de notre temps libre à la maison?
La tele essentiellement non?
Le club Dorothée le mercredi c'etait plusieurs heures.
Je précise, je suis aussi effrayé par la surpresence des écrans. Mais pour les enfants - ados, quand je prends ce recul en réfléchissant à mon époque, je me demande si on n'a pas juste glissé d'ecran, de la télé au smartphone/tablette.
Mais ce doit être minuté je pense l'evolution
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L'amour Durix le 09/11/2022 à 10h16Parce que lorsque j'y réfléchis, on faisait quoi les enfants des années 1980 -1990 de notre temps libre à la maison?
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On s'ennuyait ?
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Sens de la dérision le 09/11/2022 à 10h48Pas trouvé rapidement de comparatif par rapport aux années bénies du Club Do mais l'évolution sur 10 ans est marquante :
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John Six-Voeux-Berk le 09/11/2022 à 10h48Il n'y a pas que la durée ou la taille qui comptent, en matière d'écran.
Prenons un pauvre K2000 des familles, soit 45 minutes (farcies de publicité). En 45 minutes de "temps d'écran", un arc narratif hyper lisible et de longues plages d'ennui compensées par le désir de connaître la fin, tout en sachant pertinemment par avance quelle elle sera. Si le visionnage se fait à plusieurs, quelques barres de rire. Si les parents avaient eu la sagesse de ne pas installer un poste dans chaque chambre, la probabilité de se faire interrompre à un moment ou à un autre. On pouvait passer des heures devant la télévision le mercredi surtout, le soir en rentrant de l'école, mais le caractère imposé et évidemment décevant de ce que l'on regardait ne coupait pas le désir d'autres types d'évasion (choisis, eux).
Prenons 45 minutes de tiktok ou d'instagram : au moins 200 contenus visionnés ou entrevisionnés à coups de swipe, une multiplication de points d'attention, aucun moment d'ennui, de réflexion ou de critique possible (hop! si on s'ennuie, si on trouve cela mauvais, on passe à la suivante). L'illusion du choix et une espèce de saturation attentionnelle qui coupent tout autre désir.
La curiosité (ou le désir de porter son attention sur quelque chose) n'est pas infinie. Tiktok et instagram branlent le cerveau en permanence : comment un prof normal, ou pire un livre, pourraient-ils réveiller le désir ?
L'écran... ce n'était pas forcément mieux avant : c'était seulement moins invasif et dangereux dans la mesure où c'était moins efficace même à temps de consommation équivalents (ce dont je doute de toute façon).