Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Just Wanadoo it

Bonus-web. Comment les grandes marques s'offrent-elles les faveurs des médias? En offrant des voyages de presse aux journalistes. Reportage à Bordeaux – aux côtés de Doc Gynéco et de M. Navarron – en complément de l'article du n°20.
Auteur : Rémi Belot le 15 Nov 2005

 

Ça commence par un coup de fil : "Bonjour, Cinthia (1) de Wanadoo. Participerez-vous au voyage de presse que nous organisons à Bordeaux, à l'occasion de la finale de notre "Challenge" qui se déroulera à la mi-temps du match entre les Girondins et l'OL, le week-end prochain ?"
Normalement, c'est à ce moment précis que le radar du journaliste portant sa déontologie en bandoulière se met en branle : "voyage de presse"... le terme n'a pas bonne presse dans le métier. Et pour cause. Il s'agit en fait, bien plus prosaïquement, d'une virée promotionnelle organisée par une grande société pour amadouer ceux qui sont susceptibles d'évoquer, un jour ou l'autre, l'action de cette dernière dans les médias (lire à ce sujet l'article "La presse menée en bateau", dans notre numéro 20 actuellement en kiosques). Mais, pour les vils Cahiers du football, c'est surtout une occasion rêvée de vivre du côté de la coulisse une opération de relations publiques, telle qu'organisée par l'un des plus gros sponsors du foot français...

Des allures de voyage organisé
Samedi 17 septembre, 7h du matin, gare Montparnasse. Sur le quai, un comptoir du fleuron du groupe France Télécom : coiffés de très seyantes casquettes rouges, les hôtesses et stewards de la boîte accueillent la trentaine de journalistes parisiens qui ont tout de même accepté l'invitation. Des journalistes, mais aussi leur famille : on trouve ainsi un couple d'ados ravis de passer un week-end en amoureux aux frais des actionnaires de la société ou de jeunes enfants impatients de découvrir leurs premiers émois footballistiques en live... De quoi donner des allures touristiques de voyage organisé à ce week-end. Sauf que le tour-opérateur ne s'appelle pas Pacha ou Nouvelles frontières. Et, surtout, que les frais du séjour ne sont pas à la charge des participants : l'organisateur fournit les billets de TGV (avec petit déjeuner à bord à l'aller et dîner au retour), paye l'hébergement dans le centre de Bordeaux à l'hôtel Mercure, assure les déplacements des convives...

Malgré tout, si la plupart des journalistes sont venus passer du bon temps dans la capitale aquitaine, Wanadoo ne perd pas de vue son objectif professionnel : une pochette contenant un communiqué et un dossier de presse détaillant le contenu de l'opération est distribuée aux journalistes présents. Histoire de leur permettre de se faire une idée de ce qu'est le fameux Challenge de la marque. Du moins pour ceux qui auraient réussi à échapper au matraquage publicitaire mis en oeuvre par l'entreprise depuis plusieurs années maintenant : à la mi-temps de chaque match de championnat des équipes partenaires de Wanadoo, des bâches aux couleurs de l'entreprise sont en effet déployées sur les pelouses et les speakers des stades hurlent le nom de cette dernière à chaque but marqué par les gamins participant au concours...


Doc Gynéco au Haillan
Le train arrive vers 10h30 en gare Saint-Jean. Grand ciel bleu, temps frais. Rien n'a été laissé au hasard : un car attend la délégation, pour l'amener au château du Haillan, siège du club des Girondins ou une conférence de presse doit être donnée en fin de matinée. À bord du véhicule, Bernard (1), le "GO" de Wanadoo, prend le micro. Tel un guide touristique, il commente d'un ton goguenard la traversée de la cité bordelaise. Ambiance décontractée : on est entre amis. Arrivée à destination, la bande de journalistes "made in France" se voit adjoindre un cortège de confrères venus d'Espagne et des Pays-Bas, deux pays dans lesquels des accords commerciaux ont également été conclus avec les ligues professionnelles du cru. En provenance de Madrid et Amsterdam, ils débarquent d'un vol privé affrété par l'organisateur de l'opération...

wanadoo2

Quelques minutes plus tard, agitation au château. Quoi que le terme soit un peu inopportun pour évoquer l'arrivée d'un Doc Gynéco l'air passablement endormi (il n'est que midi). La présence du chanteur enfumé peut paraître décalée dans l'univers très clean du Haillan. La "star" débarque en fait avec le statut de "parrain" de l'opération. Il est accompagné du non moins célèbre "monsieur Navarron", directeur du pensionnat de Chavagne sur M6 : la conférence de presse peut commencer.



Rires jaunes chez les officiels
Tour à tour, les responsables de Wanadoo, puis Jean-Louis Triaud, président des Girondins, prennent la parole à la tribune pour exprimer la beauté du projet, la joie de cette coopération fructueuse entre football professionnel et nouvelles technologies (!). On vante, en Français et en Anglais, les mérites du Challenge, mais aussi des dernières nouveautés de la gamme de produits de la marque. C'est toujours ça de placé dans l'oreille des journalistes. On loue également les "valeurs communes" entre le sport le plus populaire du monde et la société qui organise l'opération : "proximité", "solidarité", "innovation"... c'est particulièrement ronflant. Heureusement, vient le moment ou les parrains doivent expliquer leur engagement de soutenir cette opération, par d'autres arguments que celui du versement d'une grosse poignée d'euros sur leur compte en banque. Doc Gynéco saisit le micro et assène, laconique et sarcastique : "Toutes les valeurs que vous avez évoquées, ça fait bien longtemps que je les ais perdues en fréquentant les Bains-Douches". Quelques rires francs dans la salle. Rires, jaunes, chez les officiels. Le chanteur n'en dit pas plus. Il ne tient visiblement pas à jouer la comédie, et assume totalement le caractère parfaitement intéressé de sa venue à Bordeaux. "Monsieur Navarron", lui, essaye de rattraper le coup, à base de discours moralisant dont il s'est fait la spécialité sur la chaîne de télévision qui l'emploie (et qui est aussi le propriétaire du club qui accueille l'opération). Très politiquement correct. L'honneur est sauf.

Il est temps de passer à l'exercice des questions-réponses, entre un parterre d'une grosse cinquantaine de journalistes et les dirigeants de Wanadoo. C'est une conférence de presse, les interrogations devraient fuser... Ce n'est pourtant pas le cas. Devant le silence total qui envahit les salons du Haillan, Jean-Louis Triaud, gêné, est obligé de jouer les animateurs, et de poser lui même une question à Doc Gynéco, qu'il relance courageusement sur sa pratique juvénile du football. Un épisode qui révèle la vraie nature de ce voyage : chez les journalistes, personne n'est vraiment venu pour travailler.


Tribunes aux couleurs de la marque
15h30 : après avoir ingurgité un buffet de produits locaux (foie gras, charcuteries, vins du cru...), il est l'heure de partir pour le Parc Lescure. Les demi-finales du fameux Challenge doivent avoir lieu avant la rencontre, alors que la finale, elle, se déroulera à la mi-temps du match opposant Bordeaux au quadruple champion de France. La délégation est d'abord emmenée dans des tribunes encore vides pour assister à la première partie de la compétition. En fait, les gradins ne sont pas exactement vides : pour marquer le coup, Wanadoo a eu la présence d'esprit de disposer une documentation publicitaire à l'effigie de la marque sur les 33.000 sièges que compte le stade. Ainsi que des "tam-tam", boudins gonflables permettant aux spectateurs d'encourager leur équipe. Malin.

wanadoo1Deux heures plus tard, quand les équipes entrent sur la pelouse pour le début des hostilités, l'ensemble des quatre tribunes (ultras du virage Sud exclus) agitent leurs ballons rouges. Et tant pis si ces derniers, aux couleurs de la marque, sont également aux couleurs de l'équipe que sont censés affronter les protégés des spectateurs présents. Le pari de la visibilité est déjà gagné : le match est retransmis sur Canal+, les quelques millions de fans qui suivent la rencontrent mangent eux aussi du Wanadoo sans même s'en apercevoir. À la mi-temps, la fameuse finale du "Challenge" a enfin lieu, sous les yeux des spectateurs n'ayant pas décidé d'aller siroter une bière à la buvette. Elle s'achève par la victoire anecdotique d'un club mosellan...

Le match prend fin sur le coup de 19h. Les dix petites minutes qu'ont duré le Challenge, et qui motivaient l'organisation de ce rendez-vous aquitain, sont passées très vite. Mais Wanadoo n'abandonne pas sa délégation de journalistes pour autant : une grande soirée est organisée dans un restaurant branché des bords de la Garonne. Avant une virée dans le vignoble bordelais, du côté de Saint-Émilion, le lendemain. De quoi sceller définitivement quelques solides liens fraternels entre la société et ses hôtes d'un week-end...


(1) Les prénoms ont été remplacés.

Réactions

  • Larry Poste le 16/11/2005 à 09h05
    Dis-moi, cher anahuff, c’est bien à toi d’apporter avec sérieux tes arguments.

    Ca l’est moi que d’épingler une pauvre remarque qu’excède pas une ligne et qui comble de l’horreur dévoile ma maîtrise de l’orthographe.

    Cela dit, c’est bon, je peux sortir du piquet ?

  • Florestan le 16/11/2005 à 09h58
    Je suis d'accord avec tous les gens qui disent que le service communication de Wanadoo n'a fait que son travail. Et je salue la typologie des "six attitudes de l'invité du voyage de presse" établie par Raspou. Laquelle mériterait d'être reprise dans une thèse de sociologie des médias.

    Etant journaliste moi-même, je suis toujours surpris qu'il y ait des rédactions dont les responsables "autorisent" l'un des collaborateurs à perdre son temps dans un truc pareil. Et le temps c'est de l'argent. Alors j'imagine quatre possibilités :
    - "S'ils te paient le TGV et l'hôtel coco, vu que c'est toi qui couvres Bordeaux-Lyon, c'est tout bénéf' pour nous".
    - "Qui ne bosse ce week-end? Qui a envie d'aller dans le Bordelais? C'est sympa le Bordelais".
    - Le journaliste répond à l'invitation en scrèd, sans informer sa hiérarchie.
    - Le journaliste est dans la hiérarchie.

    Plus encore je suis surpris qu'un confrère ait réussi à faire inviter sa famille ! Il faut une bonne dose d'entregent pour expliquer sans vergogne à Wanadoo qu'on sera avec ses enfants, mais aussi avec assez de temps de cerveau disponible pour s'intéresser à l'action de Wanadoo dans le football.

    Merci aux CDF d'y être allés. Là où je travaille, on nous interdit tellement ces voyages de presse (variante: le repas de presse dans un restaurant étoilé Michelin) que je ne savais même pas ce qu'on y faisait. Le meilleur moment dans votre récit, c'est celui des questions. On mesure assez immanquablement l'intérêt d'un conférence de presse au nombre de candidats pour poser des questions. Quand ce nombre atteint zéro, il faut en tirer la conclusion que vous en tirez: personne n'a l'intention d'écrire de papier.

    Il ne m'est jamais arrivé de me retrouver dans une telle situation. J'imagine qu'elle doit être très incommodante. Jusqu'à vous gâcher le plaisir d'un week-end au Mercure de Bordeaux (charmante ville)? Là, ça dépend des personnalités.

  • Moser le 16/11/2005 à 10h01
    Tout à fait d'accord avec les posts d' anahuf et raspou.
    Le problème n'est absolument pas l'attitude de Wanadoo qui me paraît tout à fait normal mais bien celle des journalistes qui signent un pacte avec le diable :-))

  • Larry Poste le 16/11/2005 à 10h28
    Pour répondre à Florestan, bien que je n'ai jamais été convié à un banquet, j'aime bien Bordeaux ainsi que la région alentour.

    Le seul reproche que je lui ferais, c'est l'uniformité des bâtiments au centre ville et leur tendance noirâtre quand ils ont besoin d'être décapés et blanchâtres quand ils le sont.

    Parait que le tramway aussi a une solide réputation.

    A part ça, des espaces verdures, la nature à proximité, les caves à vin qu'on ne recense plus, l'océan à une heure de route, plutôt sympa non ?

    Toutefois, je déconseille le festival de Cissac.

    (message 100% approved by wanadoo)

  • Florestan le 16/11/2005 à 11h35
    Eh bien pour te répondre Larry, j'avoue avoir ressenti les mêmes choses que toi quand pour des raisons sentimentales je me suis mis à venir régulièrement à Bordeaux. Cette communauté de vue doit être due à notre origine commune. En effet quoi de plus déprimant pour un Nordiste, venu du pays des façades bigarrées (ah la brique rouge à l'état brut, le crépi repeint en jaune, le béton égayé de vert...), que ces pierres à la rigueur trop classique? Pourtant on s'y fait, je t'assure. On finit par apprécier le dessein d'ensemble des bâtisseurs de cette ville, au siècle des Lumières. Et même à trouver un charme mélancolique à ces hôtels particuliers déclassés en immeubles locatifs, qui me rappellent, parfois, les maisons de maîtres roubaisiennes... Tout un monde englouti. Sans parler de la fameuse échoppe bordelaise, qui n'est au fond pas si loin de la maison des mines.

    Qui l'eût cru? J'ai fini par aimer Bordeaux (fortement aidé en cela, je l'avoue, par une Bordelaise...).

    A tous sauf à Larry, désolé pour cet intermède.

  • Axl le 16/11/2005 à 12h16
    C'est malin, j'ai lu l'article et vos six pages de commentaires, maintenant j'ai en tête "Waterloo" de Abba...


    lien

  • Larry Poste le 16/11/2005 à 13h22
    Thanx Florestan, c'était une jolie présentation, mais j'y reviendrai à Bordeaux, à n'en pas lien pour le festival de Cissac)

    (fin de l'intermède, merci pour votre indulgence)

  • stephane paille le 18/11/2005 à 13h26
    ben le pire, c'est que ça marche même avec les cdf...

La revue des Cahiers du football