Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Un peu plus loin sur la droite

Quand Lilian Thuram invite des sans-papiers au Stade de France, des élus de droite profitent de l'occasion pour fustiger l'attitude du défenseur...
Auteur : Eugène Santa le 8 Sept 2006

 

Un bon footballeur est un footballeur de droite, dont les opinions politiques se limitent à la critique de la fiscalité française. C’est probablement ce que doivent penser les caciques de l’UMP (avec Philippe De Villiers en guest-star) qui n’ont visiblement pas goûté l’initiative de Lilian Thuram.
Mercredi soir, le néo-Barcelonais a en effet invité au Stade de France quelques dizaines de sans-papiers de l’ex-squat de Cachan, à l’occasion du match contre l’Italie, histoire de leur offrir quelques minutes de bonheur après les rudes semaines qu'ils viennent de passer. Nos élus de la République n'ont pas apprécié le geste, et l'ont fait savoir. Avec une bonne foi et une franchise confondantes...


Yves Jégo (député UMP et ami de Nicolas Sarkozy)

> "Quel message donne-t-on aux Français de dire qu'en gros ceux qui ont fraudé, qui n'ont pas respecté la loi se voient en quelque sorte récompensés" (1).
Probablement le même que celui qu’Alain Juppé, à nouveau maire de Bordeaux depuis le début de la semaine, donne aux citoyens français après avoir été condamné à une peine d’inéligibilité dans l’affaire des emplois fictifs du RPR. Rappelons par ailleurs que Nicolas Sarkozy aurait pour sa part décidé de "récompenser" le repris de justesse en lui octroyant un poste de président de l’assemblée nationale, dans l’hypothèse de son élection en 2007 (source: Libération). Selon que l'on est puissant ou misérable...

> "La politique, ce n'est pas seulement la médiatisation. Et d'instrumentaliser des gens en difficulté pour mener des combats politiques, ça ne me semble pas très digne".
On ne sait toujours pas, à l’heure qu’il est, si Yves Jégo a été exclu de l’UMP pour cette critique explicite envers la ligne politique menée par le président de son parti, qui instrumentalise depuis de longs mois les immigrés pour grignoter des parts de marché au Front National.

> "Ce qui est dommage, c'est que de grands sportifs ainsi deviennent de petits porte-parole du Parti socialiste"
En revanche, il semble tout à fait admirable, pour Yves Jégo, que d’aussi grands artistes que Doc Gynéco ou Johnny Halliday deviennent les porte-parole de l’UMP, comme l’a démontré leur soutien à Nicolas Sarkozy lors de la dernière université d’été du parti conservateur.


Jean-François Lamour (ministre UMP des sports)

> "Les joueurs sont libres d'inviter qui ils veulent. Je tiens simplement à dire à la Fédération française de football qu'elle soit vigilante à ce qu'un match de l'équipe de France ne soit pas instrumentalisé".
En refusant, par exemple, que les élus de la République profitent d'une rencontre de football pour faire leur publicité, passer à la télévision, serrer les mains des héros du peuple et se faire offrir des maillots floqués à leurs nom? Ou que l'équipe de France soit reçue à l'Elysée par le chef de l'Etat?


Philippe de Villiers (minorité ethnique)

> "Il est toujours curieux de voir des milliardaires donner des leçons à la société".
Il est également curieux de lire une telle diatribe anti-milliardaires de la part d’un ex-colistier, aux élections européennes de 1994, de Jimmy Goldsmith: l’homme d’affaires anglais a passé sa vie à engranger des fortunes colossales en achetant et revendant diverses entreprises durant toute sa carrière. Manifestement, les "milliards" accumulés en tapant dans un ballon semblent moins respectables, aux yeux du président du MPF, que ceux emmagasinés par un requin de la finance. Il faut dire également qu’au contraire de Jimmy Goldsmith il y a dix ans, Lilian Thuram n’a pas décidé de financer la future campagne électorale du président du conseil général de la Vendée.

> "Les footballeurs sont faits pour jouer au football"
En tant que citoyens, ils sont aussi fait pour donner leur opinion. Et en tant qu’hommes, ils ont le droit d’avoir du coeur. À moins, évidemment, que Philippe de Villiers considère que les footballeurs ne sont ni vraiment des citoyens, ni vraiment des hommes. Un peu comme il considère les sans-papiers, finalement.



(1) Toutes les citations sont tirées de dépêches de l’Associated Press.

Réactions

  • eskimo le 08/09/2006 à 18h50
    Bon article, oui sur devilliers c'est un peu exagéré mais en même temps moins que toutes les conneries du personnage.

    Les commentaires de certains de l'UMP sur ce geste achevent de les deshonorer.

    Il aurait fallu faire aussi cas de la position de Lamour, qui évoque plus perfidement sa volonté de non instrumentalisation du foot par le politique, alors qu'il ne doit lui-meme sa crédibilité (humum) politique qu'à sa carrière sportive. Or ceci politise aussi a posteriori sa médaille de je-sais-plus-quelle-année-j-étais-pas-né.

    Enfin évoquer la future résidence à Monaco de Thuram, ca repose sur aucun fait, illustrant davantage ll(absence radicale d'arguments face à un fait simple : inviter de pauvres gens à un match de foot quand y a plein de VIP qui saute à pieds joints devant les caméras pour faire les beaux à la télé, ca a l'air de déranger.

  • ARONER le 08/09/2006 à 19h00
    Tres bon article meme... Merci infiniment a son auteur, c'est ce genre d'ecrits qui m'encourage a scotcher encore plus sur le site des CDF tel un papillon de nuit attire par le feu carnassier.

  • barbaque le 08/09/2006 à 19h05
    Philou Vercruysse : "je trouve ça limite pour les électeurs UMP qui ne sont ni racistes, ni xénophobes..."

    >> Comme tu n'as pas mis de virgule entre "UMP" et "qui", j'en déduis que tu admets que la réflexion est parfaitement valable pour les autres :-)
    Et je me demande bien comment ceux qui ne sont ni racistes ni xénophobes s'élèvent contre un parti qui a confisqué le vote des électeurs de gauche au second tour des Présidentielles, pour tenir un discours et mener une politique destinés à flatter... les électeurs de Le Pen!

    Sarkozy, c'est le gouvernement par la peur, à commencer par la peur de l'autre. Mais malgré ça, pour toi, la droite ne "fricote" pas avec les idées du FN, malgré les propos explicitement racistes entendus en pleine Assemblée nationale lors des émeutes en banlieue, malgré les mensonges délibérés proférés par le ministre de l'Intérieur au même moment, malgré la manipulation constante des chiffres de "l'insécurité", malgré des opérations de com aussi putassières que... l'évacuation du squat de Cachan.

    Ton argument "final" sur le titre de l'article a au moins le mérite de montrer les limites globales de ton argumentation.

  • Zinédine Météconté le 08/09/2006 à 19h22
    Il faudrait arrêter avec ce cliché larmoyant et imbécile de l’immigré qui n’a pour alternative que de mourir de faim dans son pays ou de gagner l’Europe. Ceux qui parviennent à venir sont très, très loin d’être les plus pauvres. D’une part, ils ne viennent pas de régions sinistrées comme le Darfour ou l’Erythrée (on ne s’échappe pas de ces enfers) mais de pays où la famine ne sévit plus depuis des années et qui se sont, par ailleurs, dotés d’institutions démocratiques parfois exemplaires (Sénégal, Mali). En outre, pour envisager l’expérience de l’émigration, on doit détenir un certain capital symbolique et matériel : pour ne mentionner que ces deux points, il faut avoir un réseau en Europe, ne serait-ce qu’un vague cousin ou un numéro de téléphone ; et il faut aussi pouvoir aligner les quelques milliers de dollars ou d’euros qui permettront de payer les passeurs et de survivre pendant la durée du voyage. Ceux qui viennent chez nous ne sont pas des misérables mais des gens qui pourraient fort bien vivre dans leur pays sans y souffrir ni de la faim, ni de la persécution ; et ces gens, en s’expatriant, font en conscience un choix purement économique : « Je veux aller au Nord pour y gagner de l’argent. » C’est un calcul respectable et même courageux, mais aucun pays n’est tenu d’accueillir celui qui l’a formulé.

    Je voudrais exposer ici un exemple que je connais bien, celui des tziganes roumains qui excitent la très vive compassion des belles âmes de la gôche™. Selon leurs défenseurs, ces pauvres hères seraient persécutés dans leur pays par une population d’un racisme intolérable, vivraient dans des conditions matérielles terribles et n’auraient pour but, quand ils traversent l’Europe pour venir camper sur des tas d’ordures en banlieue parisienne, que d’assurer leur survie. Or, ce n’est là qu’un ramassis de clichés bien-pensants que dissipe instantanément l’examen de la réalité sur place. Les Tziganes forment une société tribale où chaque clan est dominé par un patriarche qui est le propriétaire des biens, des corps et des vies de tous les autres membres. Ces patriarches sont des messieurs bedonnants qui portent dents, gourmettes et montres en or 24 carats. Grâce à la mendicité et au vol organisés des membres de leur clan, ils font aussi construire dans la périphérie des villes de Roumanie des maisons gigantesques, avec tourelles et balcons en bois sculpté ; le comble du luxe est représenté par des toilettes à l’occidentale en marbre -mais ces toilettes ne sont là que pour la montre et dans les faits, on va chier au fond du jardin. Certes, les enfants, les femmes, les vieillards, les infirmes (qui ont parfois été délibérément mutilés pour faire des mendiants plus efficaces) souffrent horriblement de ce système ; mais ils l’acceptent, comme l’ont accepté les dix générations qui les ont précédé. Et le fait d’aller s’installer dans un pays d’Europe occidentale ne changera rien à leur problème, car ces voyages sont des commandites : les patriarches rroms, qui ne savent pas toujours lire mais qui comptent très bien, se sont rendus compte qu’il était désormais très facile de se rendre en France ou en Allemagne, et qu’en spéculant sur la compassion des gogos au grand cœur on pouvait collecter de fort jolies sommes.
    -Pour être complet, il convient d’ajouter que la Roumanie en fait plus qu’aucun autre Etat européen pour la protection de ses minorités ethniques, mais que les Tziganes eux-mêmes n’utilisent guère les sauvegardes qui sont mis à leur disposition. On peut fort bien faire toute sa scolarité en langue rrom, mais les intéressés ne voient pas l’intérêt d’envoyer leurs enfants en classe –a fortiori si ceux-ci ont le malheur d’être des filles !

    Attention, je n’ai pas dit que tous les immigrés sont des voleurs : je me suis simplement appuyé sur un exemple que je connais bien. Ma belle famille est de Sibiu, ville de Transylvanie où le roi des Rroms (oui, ils ont un roi, et un empereur aussi) possède un vaste palais et une couronne en or et pierres précieuses de trois kilos –un objet que tu as peut-être contribué à financer, ami lecteur, quand tu as acheté Macadam Journal à une petite mendigote au regard bouleversant. Et à travers cet exemple, je dis simplement qu’il faut arrêter de percevoir les immigrés comme des victimes. C’est faux. C’est un reflet du remords post-colonial qui nous fait dire et penser n’importe quoi depuis quarante ans. Et c’est surtout très méprisant pour les migrants, que l’on ne peut pas vraiment considérer comme nos égaux si l’on pose dès le départ qu’ils sont de petits êtres malheureux requérant bienveillance et protection.

    Si le débat continue, et que j’ai un peu de temps, je vous parlerai du squat de Cachan, qui se trouve à 500 mètres de chez moi (j’habite Bagneux). Ou alors, je vous parlerai des élèves étrangers que je vois chaque jour dans le collège de ZEP où je travaille. On s’éloignerait un peu du sujet, mais apparemment, il y a un grand besoin de documentation sur ces sujets.

  • barbaque le 08/09/2006 à 19h43
    Employer l'exemple des tziganes (j'aime beaucoup le sérieux de tes sources - ta belle famille) pour traiter le problème de l'immigration africaine, j'aime beaucoup, et je vois que tu es capable de mettre le couvercle sur tes accès de rhétorique nauséabonde pour donner les apparences du sérieux à tes amalgames, avec toute la condescendance requise pour pour nous faire gré de ta "documentation".

    Mais franchement, entre ceux qui considèrent les immigrés en situation précaire (puisqu'on parle d'eux) comme des victimes et ceux qui les désignent comme des coupables, j'ai choisi mon camp.

  • Save Our Sport le 08/09/2006 à 19h48
    Tous les immigrés sont donc des africains qui meurent pas de faim, qui vivent decemment, dignement et qui quittent leur pays, leurs racines juste pour gagner plus d'argent.
    Et les tziganes sont tous des mini royaumes familiaux , sans problemes avec les sociétés dans lequels ils vivent, où l'argent peu glorieusement acquis coule à flots.

    Remarque , les juifs sont bien tous riches et dominent le monde dans notre dos.

    Ca se tient. Vais voter à droite.

  • richard le 08/09/2006 à 19h49
    Zinédine> "Ceux qui parviennent à venir sont très, très loin d’être les plus pauvres."

    Oui. Mais ceux qui viennent sont très, très loin d'être riches.

    "D’une part, ils ne viennent pas de régions sinistrées comme le Darfour ou l’Erythrée (on ne s’échappe pas de ces enfers) mais de pays où la famine ne sévit plus depuis des années et qui se sont, par ailleurs, dotés d’institutions démocratiques parfois exemplaires (Sénégal, Mali)."

    Ayant un peu côtoyé le milieu des abris de SDF, je peux te dire que c'est faux et que pas mal d'immigrés viennent de pays comme le Soudan ou le Tchad, nettement moins favorisés et dotés d'institutions assez peu démocratiques.

    Je connais pas la situation des Tziganes donc je m'abstiendrai d'en parler.

    Et +1 sur barbaque.

  • Save Our Sport le 08/09/2006 à 19h52
    Là où on est d'accord, c'est que les immigrés africains et autres, sont pas tous pauvres.
    Il y a aussi des diplomés, ceux qu'on nomme "cerveaux", et ceux là pas de soucis, à droite on en veut bien, tout en réclamant que l'afrique se redresse d'elle meme.

  • Savio le 08/09/2006 à 19h56
    > "Quel message donne-t-on aux Français de dire qu'en gros ceux qui ont fraudé, qui n'ont pas respecté la loi se voient en quelque sorte récompensés" (1).
    Probablement le même que celui qu’Alain Juppé, à nouveau maire de Bordeaux depuis le début de la semaine, donne aux citoyens français après avoir été condamné à une peine d’inéligibilité dans l’affaire des emplois fictifs du RPR."

    --------------

    En meme temps il me semble qu'il a purgé sa peine Juppé? Donc rien ne s'oppose a ce qu'il se présente a nouveau...

  • suppdebastille le 08/09/2006 à 19h59
    Juste un sentiment personnel pour résumer que le "problème" de l'immigration clandestine ou non est très compliquée quand on est plutot de gauche.

    Je suis contre l'immigration libre pour pas mal de raison évoquées plus haut (chair à canon pour les exploiteurs, besoin des élites en Afrique, etc..).
    Maintenant que faire des "sans papiers?"
    Au cas par cas selon l'expression à la mode, il y a presque toujours une bonne raison humaine pour ne pas expulser la personne, mais si on régularise tout le monde au cas par cas, ça revient à accepter l'immigration libre, donc que faire?

La revue des Cahiers du football