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Etoiles et toiles

Non, ce n’est pas un forum sur le PSG, même si le titre aurait sans doute convenu, mais bien sur le cinéma, pour parler de tout ce qui touche de près ou de loin au septième art.

  • Tonton Danijel le 18/07/2022 à 20h10
    Et encore plus barré, il y a "Eraserhead", son premier film qui pose pas mal de base.

    David Lynch avait d'ailleurs raconté cette anecdote sur "Elephantman": il avait postulé à l'annonce de Mel Brooks (producteur) en estimant avoir peu de chance vu que son CV de réalisateur ne comportait qu'un seul long-métrage. Quand Mel Brooks lui a demandé de lui envoyer le film en question, il a considéré n'en avoir plus aucune. A son grand étonnement, Brooks a adoré "Eraserhead", et lui a donné carte blanche étant persuadé que Lynch apporterait ce qu'il fallait au biopic de John Merrick (Enfin, Brooks n'avait juste qu'une petite exigence: il fallait que sa compagne d'alors, Anne Bancroft, ait le premier rôle féminin).

  • Classico le 18/07/2022 à 20h46
    (Enfin, Brooks n'avait juste qu'une petite exigence: il fallait que sa compagne d'alors, Anne Bancroft, ait le premier rôle féminin)
    -------
    THIS IS THE GIRL

    @Balthazar : ah, oui, on est parfaitement d'accord alors. Il s'agit d'un puzzle très singulier, c'est certain. Toutes les pièces y rentrent dans la mesure où tout est bourré de sens par rapport à la structure d'ensemble, rien n'est gratuit, mais seulement en ce sens là, pas au sens où ce serait carré. Tu peux faire sortir des torrents de sens de n'importe quel élément du film, même de celui qui paraît le plus arbitraire, pour peu que tu le presses bien fort comme une vieille orange, comme dirait l'autre. Tu me diras qu'on peut délirer sur le sens de tout tout le temps, comme font les complotistes, sauf qu'ici ça marche ! Tous les éléments du film se réfléchissent les uns dans les autres ; c'est le rêve du complotiste : une fontaine où notre soif interprétative est assouvie à l'infini, ou presque.

    On se plaît à imaginer longtemps pourquoi la séquence du monstre de l'arrière cours peut être revée par Diane, comme une première mise en garde, avant Silencio, qu'elle est bien en train de rêver et que c'est un monstre qui l'attend au réveil ; mais on se plaît aussi à imaginer pourquoi Lynch pourrait nous raconter une histoire parallèle non incluse dans le rêve de Diane, une histoire où l'élément du rêve d'un autre rêveur s'échappe dans la réalité, là où Diane s'échappe dans le rêve, symétrie aussi indiquée par le couple d'hommes ; pourquoi enfin ne pas carresser l'idée que cette créature horrible soit un élément authentiquement surnaturel ?

    Que cette fécondité incroyable de lectures possibles soit incarnée dans un objet esthétique d'une splendeur visuelle et sonore totales (au contraire d'Inland Empire par exemple, d'une richesse comparable mais d'une grande laideur) fait de ce film, à mes yeux, un sommet absolu du cinéma.

    (Ecrit sur portable, je ne garantis pas la forme)

  • pipige le 18/07/2022 à 21h30
    "c'est le rêve du complotiste'

    Excellent !
    Mais pas sur que les "vraies" complotistes goutent à ce casse tête qu'est MD !

    Un point - parmi tant d'autres - à souligner sur ce film est qu'il n'a pas du tout vieilli ! bon il n'a que 20 ans d'âge, vous me direz, mais on dirait presque qu'il est sorti la semaine dernière !

  • Tricky le 18/07/2022 à 22h07
    Du coup, Balthazar, tu ne peux pas t'arrêter là, il faut que tu enchaînes sur Inland Empire. Plus de boite bleue et plus de puzzle, tout a fondu en un spasme, il ne reste plus que toi (incarné par Laura Dern) et Lynch et la boue tressaillante.

  • John Six-Voeux-Berk le 18/07/2022 à 22h24
    A propos de Mulholland drive, ce qui m'avait marqué, c'était moins la perfection de la construction que la présentation plutôt lisible d'un principe de construction (autour d'un « travail du rêve » à la Freud : réalisation de désir masquée (je n'ai pas tué, j'étais aimée, tout le monde me trouvait merveilleuse) par glissement, condensation, «mise en image, surdétermination d'un matériau fourni par la vie diurne).

    Le spectateur est invité à interpréter/reconstruire à partir de ces principes, et il y trouve un plaisir intellectuel certain, mais finalement peu troublant dans l'ensemble.
    Certes, Lynch s'amuse à feindre que chaque détail a un sens en les isolant par des inserts (la peinture rose dans la boite à bijou…?) pour brouiller les pistes, qui seraient sinon trop évidentes (parce qu'une fois qu'on a dit que Mulholland drive=travail du rêve dans un contexte méta-hollywoodien…)

    Le monstre des poubelles ? Assez simplement Diane telle qu'en elle-même (monstrueuse, inhumaine) ; d'où le fait que c'est lui qui détient le secret de la boite/consigne.
    Mais si l'on prend cette scène justement (scène qui continue à me terrifier), elle repose sur un quelque chose de très simple quand on y réfléchit : caché-coucou (cette réflexion vient du livre de Michel Chion sur l'oeuvre de Lynch ; Michel Chion qui est loin de considérer Mulholland Drive pour le chef-d'oeuvre de Lynch d'ailleurs). Caché-coucou que le filmage (en caméra instable, cadre serré, musique à peine audible) parvient à rendre terrifiant.

    J'ai adoré ce film dès la premier visionnage (j'essayais de tout mémoriser ; et quelle satisfaction quand les pièces du puzzle s'assemblent) mais plus le temps passe plus c'est la production des images (principe essentiel du travail du rêve d'ailleurs) qui me fascine indépendamment de leur emboitement ou « signification » dans la relation rêve/réalité.

    La voiture qui fonce en hurlant dans la nuit, le monstre des poubelles, les deux flics devant les hiéroglyphes lumineux des avenues de Los Angeles, un téléphone qui sonne dans le vide, et les remords d'une vie gâchée revenant sous la forme de vieillards miniatures. Tout cela est puissant mais le principe herméneutique qui les sous-tend m'apparaît plus comme un prétexte qu'autre chose.

  • Pascal Amateur le 18/07/2022 à 22h35
    J'ai bien oublié. Quelqu'un peut me rappeler brièvement ce qu'est cette scène du "caché-coucou" ? Merci.

  • John Six-Voeux-Berk le 18/07/2022 à 22h44
    Spoiler narratif - qui, de toute façon, ne gâchera pas votre frayeur

    (Un patient raconte un rêve angoissant à son thérapeute, et celui-ci l'a conduit sur les lieux mêmes de son rêve : un dinner avec en contrebas derrière, une espèce de parking, et au fond du parking, un pan de mur… derrière lequel se cache quelque chose, l'origine de l'angoisse du patient. On s'approche, on s'approche, et vlan, le machin apparaît, une demi-seconde, puis redisparaît derrière le pan de mur. Le patient meurt foudroyé - c'est lui qui dans le « réel » a surpris l'engagement du tueur à gages par la blonde)

  • Classico le 18/07/2022 à 22h57
    Oui, aussi. Mais ne faut-il pas avoir d'abord été fasciné par la construction et l'avoir méditée pour pouvoir ensuite jouir vraiment de la pure effusion des images ? Une oeuvre de musique classique complexe demande à être réfléchie dans un premier temps : une écoute analytique distingue les thèmes, la structure, et puis cet échafaudage disparaît et la musique peut s'envoler. Il faut apprendre à aimer.

  • Pascal Amateur le 18/07/2022 à 23h10
    Merci ! Par curiosité, je viens de revoir la scène. Cela m'évoque Lacan commentant (dans les années 50) le rêve angoissant de Freud connu sous le nom de "L'injection faite à Irma" : "C'est le spectacle d'horreur par excellence ! C'est la chair qu'on ne voit jamais : le fond des choses, l'envers de la face, du visage, les sécrétas par excellence, la chair en tant qu'en sort tout ce qui en sort, au plus profond même du mystère, la chair en tant qu'elle est souffrante, qu'elle est informe, que sa forme par soi-même est quelque chose qui provoque l'angoisse. C'est de cela qu'il s'agit dans cette vision d'angoisse, avec tout ce que comporte aussi d'identification d'angoisse, dernière révélation le "tu es ceci", "tu es ce qui est le plus loin de toi, tu es ce qui est le plus informe, le plus impossible à révéler."" Ce qu'il définit comme le "réel", l'impossible à mettre en mots.

  • John Six-Voeux-Berk le 18/07/2022 à 23h12
    C'est sans doute un mode d'entrée rassurant et satisfaisant pour le spectateur (intello, que je suis parmi bien d'autres), mais dont le fonctionnement risque d'assécher le plaisir (à moins de se laisser prendre au jeu des indices sans sous-texte que Lynch dissémine ici ou là, et de refignoler sans cesse l'interprétation).
    A mes yeux, ce film tend un piège à notre « intelligence » en lui promettant une énigme (assez simple) à résoudre tout en la truquant suffisamment pour faire croire à une complexité extraordinaire ; tout en offrant réellement autre chose à notre sensibilité.