Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Feuilles de match et feuilles de maîtres

Qui a dit que football et littérature étaient incompatibles ? Voici le forum où vous pourrez parler de vos lectures récentes et anciennes, liées ou non avec le ballon rond.

Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.

  • Kireg le 08/05/2022 à 20h50
    Je le garde. J'attends. Je ne sais pas trop quoi. Mais quand je l'aurai lu, je ne pourrai plus le découvrir.

  • Red Tsar le 10/05/2022 à 17h39
    Il est probable que, tapis derrière l'anonymat de pseudos pseudos-sportifs, se cachent ici des professeurs de lettres. Je vous dis « bouh » !
    Autant que possible, j'essaie de lire les livres sur lesquels travaillent mes enfants, histoire de pouvoir parler d'autre chose que de Fortnite le soir à table. Ça m'a valu de douloureuses soirées de purges comme de belles découvertes. Mais alors là...
    Mme X. a donné à lire La Panthère des neiges de Sylvain Tesson à n°2. Je me suis dit : « encore des bons sentiments vendus à - 75 %. Oh, les jolis animaux-peluches martyrisés par les méchants humains. » J'étais loin du compte.

    - Première page : « Cette acceptation de l'incertitude me paraissait très noble – par là même anti-moderne ». Noble et anti-moderne dans la même phrase ? Mon service de censure parental se met en branle. Mais, comme c'est une censure démocratique, je poursuis tout de même la lecture. On a tous le droit à une deuxième chance.

    - Deuxième page : Tesson raconte que dans sa cache il ne peut pas fumer pour ne pas se faire repérer par les animaux : « On fumera plus tard, sur un talus de la rivière, ce sera nuit et brouillard ! » Euh... J'ai l'esprit mal placé ou le jeu de mots est carrément douteux ?

    - Paragraphe suivant : « Sur la rive ouest, un faucon hobereau menait des razzias. Vol hiératique, précis, mortel – un Stuka. » Là, c'est plus moi qui ai l'esprit mal placé. Les hobereaux, c'est une référence aux Prussiens, non ? Et les Stukas, on parle bien des chasseurs-bombardiers nazis ? Les mêmes que ceux de la Légion Condor sur Guernica en 1937 ?

    - Paragraphe suivant, toujours sur la deuxième page, donc : des jeunes blaireaux se battent, escaladent, roulent jusqu'à ce qu'ils reçoivent « la torgnole d'un adulte qui remettait de la tenue dans le cirque du soir ». Ouf, l'ordre patriarcal est sauf.

    - Troisième page : Tesson observe un blaireau, auquel il s'identifie par étymologie, blaireau qui laisse ses empreintes « dans le sol de France ». Tu m'étonnes que le blaireau sait quand il est en France et quand il est en Belgique.

    - Quatrième page : description du documentariste Munier : « Sa masse de muscles dissimulée par la tenue de camouflage se confondait avec la végétation, mais son profil se découpait encore dans la faible lumière. Il portait un visage à bords francs et à longues arêtes, sculpté pour donner des ordres. » C'est beau comme du Breker. C'est que c'est de la bonne race supérieure, ça.

    Face à ce flot de propagande, j'ai immédiatement pris les mesures les plus courageuses : faire comme si je n'avais rien v/lu. « Oui, oui, y a des passages intéressants, mon chéri. »

    Et pour me changer les idées, je vais aller lire le dernier bouquin qui vient de sortir d'un grand auteur progressiste : Panique générale.

  • John Six-Voeux-Berk le 10/05/2022 à 18h05
    En tout cas, même si Mme X a des goûts littéraires discutables et se laisse prendre par l'image de baroudeur styliste de Tesson (un peu plus, et c'est du Baptiste Morizot qu'elle donnait à lire à sa classe, et là, dans le genre comparaisons foireuses - mais vaguement plus acceptables - tu aurais été servi)... Bon.
    Mais, Mme X lit encore et donne une actualité à la littérature. Hurray !
    Et c'est toujours mieux qu'un Candide ânonné platement, un Camus lustré comme un fond de culotte, ou une cinquième analyse de "Demain dès l'aube" ou du "Lac" (mon aînée subit "Demain dès l'aube" pour la 4ème fois depuis le CM1... étant en 3ème. Il faudrait dire aux professeurs de lettres que Hugo n'a pas écrit qu'un seul poème, que Voltaire a écrit d'autres contes que Candide et que Camus n'a pas écrit que La Peste ou l'Etranger, ou même qu'il n'est pas le seul à interroger le sujet après la seconde guerre mondiale).

  • Balthazar le 10/05/2022 à 18h20
    "Et c'est toujours mieux qu'un Candide ânonné platement, un Camus lustré comme un fond de culotte, ou une cinquième analyse de "Demain dès l'aube" ou du "Lac"".

    Ah, pas d'accord du tout, John... Un classique usé jusqu'à la corde vaut mieux qu'une cochonnerie toute neuve.

  • Jah fête et aime dorer Anne le 10/05/2022 à 18h28
    Sylvain Tesson, il te gâche bien le documentaire La Panthère des Neiges. Sans m'étaler sur les bons et les autres mauvais côtés du film, lui, il parle tout le temps dedans et ce qu'il dit, c'est nombriliste, c'est creux, c'est emphatique, c'est même parfois douteux. Bref, on n'a qu'une envie, c'est qu'il la ferme voire qu'il se fasse bouffer par la panthère, mais malheureusement cela n'arrive pas.

  • John Six-Voeux-Berk le 10/05/2022 à 18h29
    Oui, ce classique vaut mieux dans l'absolu !

    Mais une classe représente assez mal l'absolu : comment rendre la littérature désirable à des élèves, lorsque le professeur n'aime même pas (plus?) ce qu'il leur fait lire ? que le professeur choisit par automatisme les mêmes oeuvres années après années, sans jamais s'interroger sur ce qu'il veut réellement transmettre ?

    J'ai subi en tant qu'élève un Figaro castré, un Candide réduit à des contresens, une Bovary mal comprise, et je n'avais pas les moyens d'apprécier seul ces oeuvres, que j'ai appris plus tard à apprécier.

    Alors évidemment, le rêve, c'est le prof qui fait réellement vivre le classique aux yeux des élèves. Et c'est possible avec Clèves, Phèdre et tout ce qu'on veut.

  • Red Tsar le 10/05/2022 à 18h30
    Là où ça m'a tué, c'est quand n°1 a re-re-re fait le Dormeur du val au lycée. A aucun moment, on ne lui a raconté la fugue piteuse de Rimbaud, sa relation avec Verlaine, son passage en Indonésie, sa seconde vie en Abyssinie, son rapport à l'islam ni même pourquoi sa poésie a autant compté.

    En gros, Rimbaud c'est un petit intello à lunettes qui compose à son bureau et qui prend un parapluie quand il sort, au cas où... Alors que pour des adolescents ça pourrait être tellement palpitant et tellement plus transgressif que tel ou tel youtubeur.

    Mais loin de moi de dézinguer les professeurs de français. J'ai aucune idée de ce qu'il est possible de faire ou pas avec des enfants et j'ai eu aussi de belles découvertes grâce à eux. C'est juste une petite humeur vespérale.

  • John Six-Voeux-Berk le 10/05/2022 à 18h33
    D'autant que le "Dormeur du val", c'est quand même pas grand chose de plus qu'une blagounette poétique.

    Idem pour Verlaine, dont la poésie réellement révolutionnaire est réduite, dans le meilleur des cas à l'impair, au fade et à une mièvre histoire de pluie sur un coeur (poème complètement érotique d'ailleurs qui fait exister poétiquement l'homosexualité)

  • Red Tsar le 10/05/2022 à 18h34
    Oui, ça donne l'impression de : je dois faire un Rimbaud, lequel sera le moins rimbaldien ? Histoire de pas trop se compliquer la vie avec des questions qui pourraient susciter des discussions. On ne sait jamais.

    Edit : mais comme quoi je suis dégueulasse. Cette même enseignante avait fait écrire des poèmes par les élèves, qui les avaient mis en musique et récités dans une salle en cave dans un bar à Paris. A part qu'on était entassé et que je me disais que si la sono prenait feu on était tous morts, c'était très chouette, d'autant plus pour ces gamins trans-périphériques.

  • Red Tsar le 10/05/2022 à 18h49
    Merci pour l'avertissement. J'ai failli tomber dans un traquenard.