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Feuilles de match et feuilles de maîtres

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Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.

  • Pascal Amateur le 07/10/2022 à 17h48
    Faut pas s'excuser, la littérature commence justement quand on ne comprend pas l'autre. Sinon on se tait et on sourit.

  • John Six-Voeux-Berk le 07/10/2022 à 19h02
    « Tous les styles se valent », le génie…
    ———
    Mais on parlait aussi de Nobel, et le Nobel ne récompense pas le génie ou du moins récompense on ne sait trop quoi, ou du moins encore un certain « humanisme ».

    Pour ce qui est de la valorisation du génie… d'abord chez Michon, il y a énormément de technique et de roublardise intertextuelle. Que cela donne le sentiment du génie, oui ; mais que d'efforts et de ratures sent-on ici et là - ce qui ne me dérange pas d'ailleurs. On peut avoir le génie besogneux. Il suffit de retirer l'échafaudage au bon moment.

    Mais surtout je ne vois pas que le style dans l'oeuvre de l'un ou de l'autre. Chez Ernaux, il y a surtout l'ascèse d'un regard sur soi - échappant à tous les embellissements faciles (sauf à celui du pathos sociologisant j'y reviens). Et pour accomplir ce travail, il faut beaucoup plus, ou autre chose en tout cas qu'un sens de la belle période ou de l'image fulgurante : il faut inventer un certain rapport à soi, et l'offrir à tous les lecteurs. Ce n'est d'ailleurs pas une question de s'identifier à un footballeur besogneux ! Je ne m'identifie pas à Ernaux (et s'il fallait m'identifier, je me trouverai, hors style, plus de ressemblance avec le loser michonnien), j'adopte la perspective à laquelle elle donne forme.

    D'ailleurs il ne me viendrait pas à l'idée de classer Michon et Ernaux, mais de comparer peut-être leur mérite à être nobélisés. Et de ce point de vue la version de la littérature que propose Ernaux me semble plus compatible avec l'idée de littérature que promeut le Nobel (la littérature comme contribution humaniste)

    Ce n'est donc pas seulement une question de beauté esthétique, c'est aussi une question éthique qui me ferait dire que Flaubert ne mérite pas le Nobel.

    Encore une remarque, quand un Michon inédit sort (c'est rare), je me précipite. Pour Ernaux, je me donne plus de temps. Comme si le premier écrivait des textes, et la seconde une oeuvre.

  • Pascal Amateur le 07/10/2022 à 19h19
    Mes lectures de Michon sont déjà un peu ancienne, mais les extraits donnés ici m'ont frappé par leur sonorité ; les "ou", les "on", les "i" s'y enchaînent comme dans un orgue de Barbarie. C'est en ce sens que j'aurais, pour ma part, du mal à accréditer entièrement cette notion de "belle langue", car nous sommes au plus près de la sonorité, de ce que Jakobson appelait la "fonction poétique" (ou encore Lacan "lalangue" dans toute sa pulsionnalité, non encore domestiquée - d'hommestiquée), forcément proche de Mallarmé. Cela rejoindrait ce que dit John, à savoir que nous sommes dans une jouissance verbale beaucoup plus fermée, davantage en vase clos : le texte est un plaisir brut, très enfantin dans la malléabilité de ses sons, syllabes, cette pâte sonore. Ernaux - que je n'ai pas encore lue - serait peut-être dans une construction plus ouverte, plus au long cours, moins close sur elle-même ? C'est en ce sens, en tout cas, que moi je nommais les éblouissements nés de la lecture de Michon : fulgurances assonantes, allitérantes, voyelles qui sont pure jouissance (quand les consonnes la contiennent), o, la belle bleue, iii, aaaa !

  • Balthazar le 07/10/2022 à 19h44
    Je ne suis pas sûr que Michon soit un "ratureur" (il doit exister des études de critique génétique sur le sujet, non ?), mais peu importe au fond : comme tu dis, il y a des génies besogneux.
    Sur l'esprit du prix Nobel, tu as probablement raison, même si les motivations des jurés ne me sont pas toujours très claires.
    Pour le reste, on ne sera évidemment pas d'accord : même si on s'en tenait à l'aspect éthique, je donnerais encore sans hésiter la prééminence à Michon. "Ascèse" ? Dans les deux ou trois livres que j'ai lus d'Annie Ernaux comme dans ses déclarations publiques, j'ai souvent senti au contraire une certaine complaisance.

  • Utaka Souley le 07/10/2022 à 20h23
    Quand tu dis « écrire avec les pieds », tu limites l'exercice aux versifications ?

  • Milan de solitude le 07/10/2022 à 21h17
    L'homme de la fin du XIXe siècle (écrivain styliste, joueur d'échecs romantique) :
    "Milan : si tu veux. C'est la 10 053e chose que j'aurais pensé à dire de ce texte, mais si tu veux."
    En décortiquant le péché mignon d'un écrivain dans un extrait, j'ai aussi voulu, comme par antiphrase, souligner la qualité du reste, qui, je trouve, parle d'elle-même.

  • Utaka Souley le 07/10/2022 à 21h26
    Pour Einstein, le génie, c'était un peu d'inspiration et beaucoup de transpiration. Peut-être que cette définition correspond assez bien à ce que tu dis de Michon (que je ne connais pas, et dont je serais bien incapable d'évaluer la qualité littéraire).
    Mais peut-être aussi que le génie, pour toi, ça n'est pas ça.

  • Pascal Amateur le 07/10/2022 à 21h37
    Elle est chouette cette citation d'Albert Einstein signée Thomas Edison.

  • Balthazar le 07/10/2022 à 21h39
    "Il est déjà trop tard
    Pour s'appeler Mozart
    Il est encore trop tôt
    Pour s'appeler Artaud
    Le génie, c'est bizarre"

  • Balthazar le 07/10/2022 à 21h40
    Je t'ai donc mal compris, mais réjouissons-nous : "la littérature commence justement quand on ne comprend pas l'autre".